- Berrechid : 136.000 habitants
- Casablanca : 3,5 millions d’habitants
- Fès : 888.000 habitants
- Marrakech : 1,330 millions d’habitants
- Meknès :1,08 millions d’habitants
- Settat : 141.700 habitants
- Tanger : 1 million d’habitants
- Tétouan : 381.000 habitants
- Safi, déjà en quarantaine : 300.000 habitants
Au total, 8,8 millions d’habitants, sans doute un peu plus de 9 millions si on inclut tous ceux qui ne font pas leur « changement de carte » (comme dans les dortoirs de Lissasfa). Les deux seules grandes villes qui échappent à l’interdiction de transport sont Rabat et Salé.
Neuf villes suffisent à bloquer un quart de la population marocaine.
Ou on essaye…
Le Marocain a la tête dure, et il fait ce qu’il veut.
Dès l’annonce (tardive, vers 19h je crois), les Marocains se sont précipités en masse sur les routes, créant des bouchons monstres – relayés sur Facebook – et des accidents graves.
Certains pour rentrer dans leur ville d’origine avant que ça ferme. Tous ceux qui étaient partis malgré les demandes insistantes du gouvernement de ne pas voyager.
D’autres, sans doute, pour partir malgré tout, sauver leur réservation dans le Sud pour leurs vacances, faite il y a plus de deux mois, ne se demandant même pas s’ils allaient pouvoir rentrer.
D’autres, enfin, considèrent que cela ne s’applique pas à eux :
Avec un peu de recul .. que vaut un communiqué de presse … genre si demain je quite casablanca …. il m’arrivera koi ? Des juristes par ici ?
— Politiconaute (@politiconaute) July 27, 2020
Revenir ou Partir dans l’urgence ?
J’en discutais avec un ami à l’instant. Pour lui, les embouteillages et la cohue étaient créés par les gens qui voulaient revenir chez eux (donc des vacanciers ou des week-endistes éloignés de leur résidence).
Mais « que nenni », les embouteillages, la cohue dans les gares de bus, les ouvriers faisant du stop à la sortie de Casablanca le prouvent bien : les gens se sont précipités pour partir, malgré tout, pour l’Aïd.
Autrement dit, prouvent qu’ils n’avaient aucune intention d’écouter les recommandations du gouvernement, de respecter strictement etc. et qu’ils se torchaient allégrement, il n’y a pas d’autre mot, des demandes supplications de ne pas voyager.
On a les gouvernements qu’on mérite !
Le gouvernement ne pouvait donc pas prévenir
Prévenir plus à l’avance, comme beaucoup le demandent, aurait simplement vidé la mesure de son sens, en laissant plus de temps pour partir malgré tout.
De plus, le gouvernement a prévenu, avec des communiqués de plus en plus menaçants, avec des alertes de plus en plus dures sur le non-respect des mesures recommandées, sur la reprise des cas, sur les conséquences que les Marocains encourraient en ne respectant pas le port du masque.
Mais personne n’a voulu l’entendre. Et les photos publiées par le Desk ce soir, avec de nombreux Marocains « à branchies » sans masque ou avec un masque sous le nez dans les cohues des gares le montrent bien.
La méthode marocaine en accéléré
La bonne vieille méthode marocaine,
« je préviens, je menace, je te donne la possibilité de régulariser, je menace encore, je te donne encore la possibilité de régulariser et finalement je mets enfin mes menaces à exécution »
s’étale d’habitude sur plusieurs années.
Je l’ai vu dans la régularisation des informels du tourisme, on le voit pour l’amnistie des avoirs détenus à l’étranger, qui est reconduite encore une fois cette année.
Elle est efficace quand on a le temps, ce qui n’est pas le cas ici. Elle a donc été contractée sur une semaine.
Ne sait quand reviendra
Pour ceux qui ont réussi à partir, le retour s’inscrit dans un espace-temps incertain.
Le communiqué gouvernemental ne parle pas de la fin de cette mesure. Il dit juste « à partir du 26 juillet à minuit ».
En mode optimiste, une fois que l’Aïd est passé, on laisse les gens revenir.
En mode raisonnable, on teste, on voit comment le nombre de cas évolue, les éventuelles nécessités de confinement de quartiers, et ensuite, seulement ensuite, on rouvre les possibilités de déplacement.
Sachant que la « quarantaine » est de 14 jours, ça nous met au 10 août au plus tôt. Ce fameux 10 août qui aurait dû être le jour de la réouverture des frontières.
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