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Au Maroc, en terre d'Islam, essayer de mieux se comprendre
Comment vivre au Maroc sans essayer de comprendre un des aspects essentiels de la culture et de la vie quotidienne des marocains : la religion et le rapport à la religion ?
Deux conceptions du monde essentiellement différentes, des mots qui ne se comprennent pas de la même manière
Il est extrêmement difficile de parler de ces sujets, car le mot « Islam » même ne recouvre pas la même chose pour un musulman et pour un « occidental laïc » (le nombre de guillemets dans ce texte montre à quel point j’essaye d’être claire).
Le français a plusieurs mots, qui ne se différencient pas en arabe.
Pour un français, un gaouri, l’islam avec une minuscule, c’est la religion musulmane. L’Islam avec une majuscule, c’est la culture et la civilisation. L’adjectif « musulman » qualifie ce qui a trait à la religion, l’adjectif « islamique » ce qui a trait à la civilisation. Bien sûr, les deux sont intimement liés. Mais ils sont différents, et, en ce sens, on peut parler d’Islam marocain ou persan. (Par contre, jusqu’à aujourd’hui, parler d’Islam de France est une aberration, car la culture française est peu influencée par l’islam, attention au passage à la minuscule).
A l’inverse, pour un musulman arabophone, l’islam est une religion dans sa perfection (puisqu’il croit, par définition, qu’elle est la dernière révélation, celle qui est parfaite et qui n’aura pas de successeur). Cette perfection fait que « l’islam » n’est pas critiquable, ni même analysable par un non-croyant qui sera toujours taxé d’ignorance et suspecté de vouloir « nuire à l’islam » quand il parle des imperfections de la pratique. L’Islam tel que nous le concevons n’est qu’une voie pour atteindre l’idéal musulman.
L’Islam est une culture, avec ses particularités locales
Cet islam parfait est une sorte d’entité qui n’a pas de réalité, car, partout, l’islam s’incarne à travers des pratiques, des cultures, des interprétations et des réflexions personnelles.
Cet islam parfait serait le même pour les quatre écoles d’interprétation, pour les soufis, les salafs et les islamistes. Or les écoles d’interprétation divergent sur des points importants, notamment en raison de ce qui est « accepté localement » (un jour je vous parlerai de la tortue). Les musulmans qui trahissent cet islam restent des musulmans (c’est un grand péché pour un musulman d’en exclure un autre de la communauté en l’accusant de ne pas être musulman. Au mieux, on peut dire qu’il se trompe… que ce n’est pas « cela » l’islam, argument souvent entendu au sujet des extrémistes).
Pourtant, il est important d’analyser l’Islam tel qu’il se vit au quotidien au Maroc, car il se retrouve partout, dans les mots, les pratiques, d’une façon beaucoup plus universelle que la religion chrétienne dans un Occident laïcisé.
Quoique notre culture, notre laïcité viennent aussi de notre héritage chrétien. Mais ceci est une autre histoire.
Cet Islam a des conséquences qui nous séduisent, d’autres qui nous choquent ou que nous ne comprenons pas. Et pour pouvoir l’expliquer à des gens qui ne le connaissent pas, il faut pouvoir bâtir un pont entre ces deux mondes, ce qui nécessite de bien connaître les soubassements de nos deux mondes.
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