Ce sujet sujet agite énormément les réseaux sociaux et la presse en ligne, à chaque élection il y a la même indignation, « comment peut on être raciste quand on vit au Maroc » (version gentille) et « sales connards, on va vous chasser de chez nous quand on va revenir » (version que ma politesse m’interdit de qualifier).
L’électeur RN peut très bien ne pas avoir de motivations racistes
Le problème, c’est qu’au delà de ses propres motivations, il va effectivement donner un mandat à quelqu’un qui représente un parti raciste et homophobe (les débordements sont suffisamment nombreux ces dernières semaines pour le prouver). Mais cela ne fait pas de lui un raciste, juste quelqu’un qui a d’autres priorités avant la lutte contre le racisme. Et en particulier son compte banque à découvert le 10 du mois, pour lequel il imagine que le RN va lui apporter une solution.
Je vous mets ici deux extraits de fils assez longs sur X(ex Twitter) que je vous engage à lire en entier.
Le premier, le plus long, est écrit par quelqu’un qui ne vote pas RN, mais qui a des amis qui le font.
Je suis résolument d’une gauche ouvrière, je pense que la destruction du tissu industriel français et la fin de la conscience de classe qui en a découlé est un désastre qui a énormément déplacé le vote ouvrier vers la droite […] accéléré volontairement par une partie de la gauche […] qui a œuvré à se trouver d’autres figures opprimées, en mettant 1000 fois plus l’accent sur l’origine, la religion, l’orientation sexuelle, bref les minorités que sur l’appartenance à la classe sociale. […]
J’ai grandi dans une zone modeste où ça vote actuellement turbo RN, j’ai des attaches de cœur dans des zones où ça vote turbo RN, alors que c’était moins le cas avant, et ça m’a interpellée dès 2012 alors j’ai eu envie de comprendre. […]
Le premier de mes amis qui m’a avoué voter RN s’appelle Samir. Forcément ça m’a interpellée.[…]
Beaucoup ne sont pas racistes et ne comptent pas armer des néonazis, comme je peux le lire de la part de gens qui reconnaissent volontiers ne jamais avoir parlé avec eux. Que leur vote soit un problème ok, mais ça n’autorise pas à dire des contrevérités en les faisant passer pour des nostalgiques du 3e Reich.[…]
Je constate que de plus en plus de gens, d’horizons et d’origines diverses et variées, me disent voter RN ou penser à le faire.
Emma Palmer sur XLe second est celui d’un journaliste de France Inter qui, lui, met tout le monde dans le sac du racisme, mais reconnait que les motivations peuvent être différentes.
Fil qui renvoie, entre autres, sur un article
Ceci étant posé, le succès du RN est aussi ancré dans des peurs de la hausse de la criminalité, de l’immigration, de l’incivilité, du rejet de la culture laïque française, certes disproportionnées et amplifiées par certains médias, mais qui ne visent pas tant l’ethnicité des populations étrangères et immigrées que les conséquences de leur socialisation et de leur environnement socio-économique : leurs attitudes face à l’école, leur refus (perçu) de s’intégrer, leurs idées religieuses, etc.
[…] Elles se jugent délaissées par les gouvernements successifs, les élites urbaines, et le modèle économique dominant (libéralisme, compétition internationale, etc.). Et il y a aussi la séduction exercée par un parti non encore parvenu aux affaires, « qu’on n’a pas encore essayé ». Ces sentiments sont pour l’essentiel distincts du racisme.Antoine Marie sur 'The Conversation'Trois personnes différentes, de gauche toutes les trois, qui affirment que l’électeur RN n’est pas automatiquement, obligatoirement raciste.
Alors pourquoi voter Rassemblement National quand on vit au Maroc, au milieu des étrangers ?
Alors comment voter RN sans dissonance cognitive quand on est Français au Maroc ?
Une fois ceci posé, quelles sont donc les motivations pour le Français « de souche et mononational » de voter Rassemblement National quand il habite au Maroc et qu’il n’est pas, a priori, menacé par les problèmes économiques en France ?
Je connais quatre personnes ici dont je suis certaine qu’elles votent RN. Et dont je suis sûre et certaine qu’elles ne sont pas racistes. Nous n’en parlons pas pour ne pas nous fâcher, mais à travers des discussions, j’ai pu comprendre pas mal de choses.
Le Français au Maroc souffre économiquement, lui aussi
Depuis des années, la situation des Français de l’étranger se dégrade, avec la suppression du minimum vieillesse, le report de l’âge de la retraite, les difficultés à arriver à liquider leur retraites, la baisse des crédits et des prestations consulaires, etc.
Et sa famille en France peut aussi souffrir. Notre Français du Maroc n’est pas « hors sol », il a des proches en France, des enfants qu’il envoie faire leurs études et qui doivent payer des prix élevés pour un logement, …
Il a aussi des proches qui doivent se faire soigner et qui attendent des semaines ou des mois pour un rendez-vous chez un médecin (au Maroc c’est immédiat), il voit, de près ou de loin, beaucoup de choses qui se dégradent et pour lesquelles, finalement, ça se passe mieux / plus facilement au Maroc.
Un refus de l’immigration illégale
Le Français qui vote au Maroc est un immigré légal. Il a déposé sa demande de carte de séjour, fait ses renouvellements, une année, puis deux ans, puis cinq ans après. Il respecte la loi. Il paye ses impôts.
Et il voit au Maroc une immigration illégale qui lui fait peur, celle des sub-sahariens qui tentent d’aller en Europe, qui essayent de franchir les barrières à Ceuta ou dont on incendie les campements vers Ouled Ziane.
Bref, il est légaliste, il n’a rien contre l’immigration tant qu’elle est légale.
Un attachement à « la culture française en France »
De la même façon, notre Français de souche respecte la culture marocaine, ne critique pas le pays, ne se mêle pas des débats sociaux (déjeûneurs, avortement) et ne chatouille pas les lignes rouges et les tabous marocains (religion, Sahara Occidental, royauté).
Il attend que les immigrants en France fasse la même chose. Et oui, il peut avoir, « vu de loin » une vision déformée de ce qui se passe en France, croire aux thèses du grand remplacement, etc…
Un positionnement anti-Europe auquel les autres grands blocs ne répondent pas
Pour beaucoup de gens, l’Europe est mal perçue. Personnellement, vivre au Maroc après avoir vécu à l’étranger dans des pays européens me montre encore plus combien, malgré tous ses défauts, l’Europe a été un facteur de développement économique et a facilité un grand marché intérieur. Mais pour ceux qui rêvent d’un Frexit, aucun autre « grand » parti ne peut répondre à leurs attentes que le Rassemblement National (car soyons sérieux, si on veut avoir un impact, on ne vote pas Cheminade !)
Les Marocains de là-bas (en France) ils ne sont pas comme ceux d’ici
Une de mes amies a envoyé son fils faire des études en France. Quand il était ici, il était « Mélenchon », ce qui a généré quelques discussions avec ses parents ! Quelques mois après son arrivée en France, il a complètement viré de bord et vote RN (ce qui prouve bien la perméabilité des deux électorats). Sur le thème
mais les Marocains ici, c’est pas comme au Maroc, il y a des vraies racailles ! Ils ne sont pas civiques…
Il y a sans doute un peu le choc d’un jeune homme privilégié à Casablanca qui fréquentait surtout la bourgeoisie locale et n’avait jamais mis les pieds à Lissasfa… mais aussi une réalité, d’une société globalement plus policée et plus respectueuse au Maroc.
Opinion partagée par certains Marocains :
Le vote RN des Franco-Marocains, entre syndrome de Stockholm et priorités nationalistes
A chaque élection, il y a des candidats issus de l’immigration sur les listes d’extrême-droite. Y compris à leur tête, comme Eric Zemmour ! Qu’il s’agisse de l’Antillaise Babette de Rozières, de la franco-marocaine Hanane Mansouri, candidate LR/RN arrivée largement en tête devant le candidat NFP au premier tour, et qui se fait copieusement insulter, ou d’Anis Daghrir, sans doute originaire de Tunisie et qui a changé son nom en Anis Bouvard entre 2022 et maintenant, sans doute pour mieux s’intégrer avec ses camarades du RN.
L’expérience prouve qu’une fois l’élection passée, la plupart découvrent la réalité du parti et partent sur le thème « oh mais on m’a trompé à l’insu de mon plein gré, je ne savais pas qu’il y avait autant de racistes« . Je m’interroge toujours sur leurs motivations…
Et des électeurs, tout simplement, issus de l’immigration, qui votent Bardella.
Un refus de l’immigration illégale
Encore plus que le Français du Maroc, le Marocain naturalisé en a souvent bavé pour obtenir sa seconde nationalité. Il a peut-être dû faire la queue pendant des heures à la Préfecture. Bref, puisqu’il est passé à travers, il attend que les autres en fassent de même. Et il refuse d’être mal vu à cause des immigrants illégaux.
Ou bien c’est un « francisé », un grand bourgeois marocain qui a fait ses études dans les lycées de la Mission, qui a continué en France et qui ne se voit rien de commun avec tous ces illégaux…
Au Maroc, j’ai déjà entendu des tirades contre les immigrants noirs qui pourraient être mises dans la bouche d’un Lepéniste bon teint. Je me souviens du « blanc » mental d’un chauffeur de taxi quand je lui ai dit
Ce que vous venez de dire contre les noirs, c’est exactement ce que le RN dit en France contre les Marocains
Bien sûr, il m’a répondu que ce n’était pas la même chose…
Un racisme contre d’autres populations
J’ai découvert il y a longtemps, avec beaucoup de surprise, que beaucoup de Marocains étaient aussi racistes. Pas comme « nous », mais quand même. Entre le racisme « interne » (Fassi versus le reste du monde, Arabes et Berbères) et le racisme envers les noirs, immigrés appelés azzi, anciens harratines, gnawas, ou simplement peau claire et peau foncée, les Marocains ne sont ni meilleurs ni pires que les Français. Le seul racisme qu’on ne connait pas ici, c’est celui contre les « bougnoules » et les musulmans (et encore, quand on voit certaines réactions par rapport aux femmes voilées qui veulent "transformer nos traditions marocaines", ce dernier point est discutable).
Une acceptation des mesures proposées par le RN qui sont mises en oeuvre au Maroc
Un certain nombre de mesures proposées par le Rassemblement National sont mises en oeuvre au Maroc, en particulier :
- la préférence nationale pour l’emploi
- la restriction de certaines professions à des Marocains (bi-nationaux ou pas)
- une police forte, pour ne pas dire plus, une justice sans aucun laxisme
Des valeurs religieuses et sociétales
Frigide Barjot a pu être invitée il y a quelques années par des Français du Maroc dont on peut penser qu’ils votent très à droite, pour lutter contre la contamination par la théorie des genres de nos chères têtes blondes dans les écoles de la Mission (Laïque, je vous rassure). Sur ces sujets, certains Franco-Marocains partagent les « valeurs » du RN, avec le refus de l’homosexualité, du mariage pour tous, de la GPA et sans doute de l’euthanasie.
Et j’ai vu dans des groupes, des candidats à l’émigration expliquer qu’ils voulaient aller au Maroc parce qu’il ny’ avait ni chemtrails ni théorie des genres…
Si le parti joue un pas en avant, un pas en arrière pour ratisser large, ses électeurs ne s’y trompent pas. Le fond est là (et c’est sans doute ce qui explique les bonnes relations de Marine Le Pen avec Mohammad bin Abdul Karim Issa, le Saoudien secrétaire général de la Ligue islamique mondiale.
Il ne faut pas chercher plus loin les raisons du retour en arrière de Jordan Bardella sur l’interdiction de l’abattage rituel.
Ni chercher une autre raison au score ridicule de Reconquête que les attaques frontales que fait Eric Zemmour sur les islamo-gauchistes qui ne cherchent pas à gagner les élections, ils veulent les utiliser pour autodétruire la France, sans jamais faire faire une référence positive à l’Islam.
On a déjà « jamais essayé »
L’argument utilisé pour voter Rassemblement National a aussi été celui qui a convaincu beaucoup de Marocains de voter PJD au moment du Printemps Arabe. Les Islamistes n’étaient jamais venus au pouvoir, ils n’étaient pas corrompus, « eux » (ce qui reste grosso modo vrai, il y a eu nettement moins de scandales de corruption). L’expérience n’a pas été apocalyptique. On était loin du cauchemar que peignait Nicolas Beau dans son livre « Quand le Maroc sera islamique ».
Certes, l’épisode PJD n’a pas été une grande réussite en termes de gouvernement. Et surtout, leur capacité de nuisance supposée était beaucoup plus limitée que celle du RN en France, étant donné le fonctionnement du pouvoir politique au Maroc.
Mais c’est un argument beaucoup plus valable pour un Franco-Marocain.
Le nationalisme et la question du Sahara
Il est inutile de rappeler à quel point les Marocains sont fiers de leur culture et de leur pays. Cette attitude hyper-nationaliste trouve un écho naturel dans les thèses du Rassemblement National, en gros une alliance de patriotes « chacun chez soi » (la même qui permettait à Bruno Gollnisch de vivre un temps au Japon, pays de son épouse).
Le Roi a fait un jour une déclaration disant que l’attitude vis-à-vis de la marocanité du Sahara était la pierre angulaire de sa diplomatie.
Sur cet aspect-là, l’ex majorité présidentielle à quelques boulets aux pieds, de l’attitude fluctuante d’Emmanuel Macron cherchant à retisser les liens avec l’Algérie aux actions de Stéphane Séjourné, l’actuel ministre des Affaires Etrangères quand il était député au Parlement Européen (déclaration sur la liberté de la presse, entre autres) et qui n’a pas dit grand chose de nouveau lors de sa récente visite.
On peut ajouter à cela les crises profondes qui ont séparé les deux pays, les visas et l'attitude de la France s'indignant qu'on ne veuille pas de son aide juste après le séisme, les Franco-Marocains qui ne sont pas de gauche auront du mal à voter « Renaissance ».
La gauche a été, quant à elle, plombée par des rumeurs accusant LFI de soutenir le Polisario
Donc pour le Franco-Marocain qui fait de la question du Sahara la pierre angulaire de ses choix politiques, il ne reste que le Rassemblement National. D’autant plus que Jordan Bardella a récemment affirmé qu’il reconnaitrait la marocanité du Sahara.
C’est clair ?
Ou
Franco-marocains, franco-marocaines, voter LFI n’est pas une incivilité, ni une faute de discernement, c’est de la Haute Trahison.
Bon vote sauf aux traîtres. https://t.co/zVDumxEp0U— Simon Mohamed Dinia Mekouar ⵣ (@MekoSimo) July 5, 2024
dont le profil fait preuve d’un certain gloubi-boulga
J’ajouterais, sans en faire le cœur de cet article, que les compromissions de certains Marocains hyper-nationalistes vont très loin. Quand l’historien africaniste d’extrême-droite Bernard Lugan a tribune ouverte dans les journaux marocains pour expliquer que le Sahara est marocain, son racisme avéré ne choque personne. Pire encore, quand Rachid Achachi, qui a longtemps été chroniqueur à Luxe Radio, appelle à soutenir Alain Soral, cela ne choque personne.
Et quand on lui demande s’il faut se réjouir de la victoire du RN, sa réponse est plus qu’ambigüe et résume très bien la position de ces hyper-nationalistes qu’on surnomme « Moorish ». Et pourtant personne ne le menace de le renvoyer du Maroc :
Dans un récent article, il va même plus loin, endossant la thèse « le RN est un parti comme les autres ».
Pour finir, voici une copie d’écran d’un Franco-Marocain qui vote RN en France. J’en ai un certain nombre, qu’ils soient au Maroc ou en France, mais comme cela provient de groupes « privés », je ne partagerai pas. Cela résume bien toutes les raisons de ce vote qui surprend tant de monde.
Les chiffres détaillés : la réalité du vote « RN » au Maroc
Les pourcentages sont souvent trompeurs. 10% de Français à Agadir qui mettent le RN en tête aux élections législatives, c’est à peine quelques centaines de personnes. J’ai découvert aussi qu’il est difficile d’avoir un historique précis. Le traitement des résultats électoraux des Français de l’étranger est partagé entre deux ministères, les archives sont incomplètes.
Avant 2012 et la création des circonscriptions des Français de l’étranger
Les Français peuvent voter en s’inscrivant sur les listes consulaires, uniquement pour les scrutins nationaux (présidentielles, européennes et référendums). Ils peuvent aussi s’inscrire dans une commune de rattachement en France ; dans ce cas, ils peuvent aussi voter aux élections locales et législatives, mais leur vote est comptabilisé en France métropolitaine.
Pour voter dans une commune sur place, ils doivent être physiquement présents, donner une procuration ou voter par correspondance.
Les élections présidentielles de 2002
Ce fut un séisme. Pour la première fois dans l’histoire de la V° République, le Front National passait devant la gauche, en tout cas devant le PS. Avec 16,86% des voix, Jean-Marie Le Pen arrive second dans un mouchoir de poche, derrière Jacques Chirac (19,88%) et devant Lionel Jospin (16,18%). Au second tour, le barrage républicain permet à Jacques Chirac de réunir 82,2% des voix.
Pas au Maroc.
Au premier tour, l’extrême droite fait 7,9%, dont 6,5% pour Jean-Marie Le Pen. Lionel Jospin arrive second, avec 17,8% et Jacques Chirac caracole en tête, avec 41,7% des voix. Au second tour, Jean-Marie Le Pen n’arrive même pas à réunir toutes les voix de l’extrême-droite et Jacques Chirac obtient presque 93% des voix.
Les élections présidentielles de 2007
Cinq ans plus tard, l’extrême-droite a reculé, avec un total de 12,60% dont 10,44% pour Jean-Marie Le Pen qui ne lui permet pas d’atteindre le second tour. Nicolas Sarkozy, avec 31,2% au premier tour, l’emporte largement au second tour avec 53% des voix.
Pas au Maroc.
Au premier tour, Jean-Marie Le Pen obtiendra 2,5% des votes et Nicolas Sarkozy 38,%. Au second tour, celui-ci n’obtiendra « que » 51,8% des voix.
A partir de 2012, on connait les résultats par bureau de vote dans la 9° circonscription
Nos bureaux de vote sont Agadir, Casablanca, Fès, Marrakech, Rabat et Tanger. La très grande majorité des inscrits se trouve à Casablanca et Rabat, qui représentent à eux deux environ 65% du total.
Il n’y a pas de bureaux dans le grand sud. Quand je vivais à Ouarzazate, je devais aller voter à Marrakech, ce qui représentait à l’époque 5 heures de trajet aller (alors que lorsque je vivais en Allemagne, j’étais à deux heures de mon bureau de vote à Düsseldorf, et je trouvais déjà ça loin !).
Néanmoins, plus de dix ans après, il est difficile de trouver ces données.
Elections présidentielles de 2012
L’extrême droite remonte. Marine Le Pen obtient 17% des suffrages, mais n’arrive que troisième derrière Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Pas au Maroc
Elle rassemble seulement 569 voix (3,3% des suffrages) et arrive 5° loin derrière Nicolas Sarkozy, François Hollande, Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou.
Elections législatives de 2012
Je n’ai pas réussi à trouver les résultats détaillés par bureau sur un site officiel, néanmoins sur un blog, j’ai trouvé ceci :
Alexandra Piel est une candidate d’extrême-droite. Elle arrive donc « loin derrière à Marrakech ». Globalement, sur la 9° circonscription, elle ne fera que 3,58%. L’autre candidat d’extrême-droite, Yves Paumier, fera 0,5% !
Au second tour, le député socialiste Pouria Amirshahi sera largement élu avec plus de 62% des voix.
Elections européennes de 2014
A venir
Elections présidentielles de 2017
En 2017, le FN/RN renouvelle sa percée de 2002. Marine Le Pen arrive au second tour, derrière Emmanuel Macron, avec 21% des suffrages. Au second tour, elle atteint 34% des votes.
Pas au Maroc
Le score du premier tour est de 4,1% pour la totalité du Maroc (moins donc que dans la 9° circonscription), avec un maximum à Agadir – déjà – avec 11,4% qui ne représentent que 180 voix.
Au second tour, elle ratisse un peu plus large à Agadir avec 254 voix, mais plafonne à 1.339 voix sur la totalité du Maroc, ce qui représente 3,9% (à peine un peu plus de la moitié du résultat dans la 9° circonscription)
Elections législatives de 2017
Après la dissolution de l’Assemblée Nationale, des élections législatives ont lieu au mois de juin 2017. En France, le taux de participation frôle les 49% au premier tour, 42% au second tour. Le RN obtient respectivement 13,2 et 8,75% des voix.
Pas au Maroc
La candidate RN fait un score pitoyable, avec 149 des voix sur l’ensemble du Maroc, elle n’atteint que 2% et perd une bonne partie de ses électeurs à Agadir, où elle n’obtient que 32 voix. Problème de personne, de multiplicité des candidatures ? Le taux de participation reste plus élevé à Agadir (25,4%) que dans l’ensemble du Maroc (21,5%)
Elections européennes de 2019
C’est le tournant. La liste conduite par Jordan Bardella arrive en tête avec 23,34% des voix et un taux de participation de 50%.
Pas au Maroc
Le score RN est plutôt bas, pour un total de 8% des voix, soit 11 points de moins. Agadir est une exception, avec 20% des voix. Mais les 174 votes restent moins nombreux que ceux des présidentielles !
Elections présidentielles de 2022
Au premier tour, Marine Le Pen arrive seconde, avec 23% des voix. Eric Zemmour arrive quatrième avec 7% des voix. On peut donc « globaliser » en disant que l’extrême-droite obtient 30% des voix. Au second tour, Marine Le Pen obtient 41% des voix.
Pas au Maroc
Marine Le Pen n’atteint que 4,5% des voix. En réalité, elle arrive derrière Eric Zemmour qui lui, obtient 1.152 voix au premier tour.
Au second tour, Marine Le Pen n’obtiendra que 13,86% des voix sur la 9° circonscription. Les résultats détaillés par bureau de vote ne sont pas disponibles pour Agadir, Marrakech et Rabat.
Elections législatives de 2022 et 2023
En 2022, le Rassemblement National obtient 18,7% au premier tour, 17,3% au second tour.
Pas au Maroc
Pas de candidat RN au second tour en 2022, et la prestation de Ludivine Sordet au premier tour est assez catastrophique : avec 86 voix, elle fait 1,1% des votes au Maroc ! Et 5,5% seulement dans la 9° circonscription. Il faut dire qu’elle semble être une parfaite inconnue..
Pour le second vote, après l’annulation du scrutin de 2022, il n’y a pas eu de candidat RN, uniquement un candidat Reconquête, André Chouk, qui a totalisé 6% des voix.
Elections européennes de 2024
Quant aux dernières élections européennes, je vous renvoie à l’article détaillé sur les résultats. Globalement le score RN est la moitié de celui obtenu en France.
La présidence RN du groupe d’amitié France-Maroc ne dérange pas tout le monde
Quelques mois après, le RN obtient la présidence du groupe d’amitié franco-marocain fait du bruit.
Si elle choque beaucoup de monde, à commencer par Karim Ben Cheikh qui refuse de participer désormais au groupe, on voit sur les réseaux sociaux des réactions positives, avec des phrases comme celles-ci :
Le RN a toujours soutenu l’intégrité territoriale du Maroc et nous apprécions..
Une preuve de plus que le vote RN des Français au Maroc est, pour beaucoup, franco-marocain.
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