Hier Dimanche était le second tour de l’élection du député de la 9° circonscription.
Plusieurs élections des députés de l’étranger ont été annulées pour des dysfonctionnements liés au système de vote : le taux d’envoi des sms permettant de voter en ligne, sans avoir à se déplacer, était trop bas pour assurer des bonnes conditions de vote :
Cela concerne Eléonore Caroit, élue Renaissance en Amérique Latine, et Karim Ben Cheïkh, élu dans notre circonscription.
Une situation totalement différente de celle du député « Les Républicains » Meyer Habib, dont l’élection a été invalidée pour des irrégularités et manœuvres [qui] ont été, au regard de l’écart de voix constaté au second tour, de nature à altérer la sincérité du scrutin.
(En métropole, trois élections partielles ont eu lieu le 29 janvier. Deux recours sont encore en suspens).
Après un vote qui a vu, sans surprise étant donné les candidats, Karim Ben Cheikh réélu à une très large majorité, c’est l’occasion de revenir sur un scrutin qui passionne peu de gens.
La composition de la 9° circonscription
La neuvième circonscription regroupe les pays d’Afrique du Nord francophones et l’Afrique de l’Ouest. L’Égypte, le Bénin, le Ghana, le Togo et le Nigeria sont rattachés à l’immense 10° circonscription, qui regroupe la plupart des pays africains anglophones et compte donc beaucoup moins de Français.

Avec respectivement 38.352 et 26.466 inscrits sur les listes électorales, le Maroc et l’Algérie forment le gros de la circonscription, puisqu’ils totalisent plus de la moitié des inscrits.
On constate aussi que partout, les élections ne passionnent pas : le pourcentage des Français inscrits aux registres des consulats qui ont fait l’effort surhumain de s’inscrire aussi sur les listes électorales (envoyer un mail, trop dur) n’atteint pas les 70%. Bien sûr, ces chiffres ne prennent pas en compte le nombre Français vivant dans un pays sans s’être inscrit au consulat. Difficile à évaluer, au Maroc, on l’estime entre 10.000 et 20.000
La liste des candidats de la 9° circonscription à l’élection législative partielle de 2023
Voici la liste dans l’ordre où elle a été publiée au Journal Officiel du 14 mars 2023 (les noms soulignés sont ceux des candidats à la précédente élection) :
- Caroline Traverse, Renaissance, vit au Sénégal
- Samira Herbal, Egalité, Europe, Écologie, d’origine algérienne
- Nicolas Oufkir, vit au Maroc et en France, LPC (Le pouvoir Citoyen, parti fondé par N. Oufkir lui-même en 2015)
- Brahim Oubairouk, franco-marocain, Tous Unis pour le vivant, candidat écologiste dans le Val d’Oise en 2022
- Thiaba Bruni, qui avait déposé le recours contre l’élection de 2022 ; d’origine sénégalaise, vice-présidente du CRAN ; s’est précédemment présentée comme EELV
- M'jid El Guerrab (candidat condamné à 5 ans d’inéligibilité en première instance)
- Fatou Sagna Sow, franco-sénégalaise, ancienne représentante LREM au Sénégal, indépendante
- Karim Ben Cheikh (candidat élu en 2022), NUPES, franco-tunisien, réside maintenant à Dubaï
- Sébastien Perimony, Solidarité et Progrès (Jacques Cheminade)
- Nacim Bendeddouche, indépendant
- André Chouk, agent consulaire en Allemagne, Reconquête (Eric Zemmour)
- Hervé Diaz, président de l’ESC Lyon, condamné pour contrefaçon de marque et concurrence déloyale en août 2022, indépendant
- Oumar Ba (candidat déclaré inéligible pour trois ans par le Conseil Constitutionnel le 17 mars 2023), dissident LREM / Renaissance
- Edouard de Castellan, Les Républicains (avec un slogan en anglais sur son profil LinkedIn, « Candidate to French legislative elections for the Republican Party », et la loi Toubon ?)
- Grégory Zaoui (candidat condamné à de la prison pour escroquerie aux crédits carbones, doit solidairement plus d’un milliard d’euros à l’état français), indépendant
Quelques remarques :
il y a pléthore de candidats
(les deux autres circonscriptions qui votent à nouveau comme nous ont a peine une dizaine de candidats) et beaucoup d’entre eux ne semblent pas réellement « professionnels » de la politique ou d’une campagne (pas de site, par exemple sur les 15 candidats, 8 n’ont que des profils LinkedIn, un n’a qu’un profil Facebook et un autre un profil Instagram).
un certain nombres sont problématiques
Sur 15 candidats, 4 ont été condamnés à des peines variées, dont deux à de l’inéligibilité !
Et puis il y a la représentation « Renaissance / LREM », qui pose problème en tout cas au Maroc, depuis longtemps.
Caroline Traverse, Leila Aïchi, Macron et le Polisario
L’investiture de Leïla Aïchi avait fait scandale au Maroc, puisque cette avocate franco-algérienne était ouvertement pro-Polisario, à tel point que le parti d’Emmanuel Macron avait fini par lui retirer son soutien et son investiture. Un soutien qui était manifestement plus qu’une discipline de parti, une véritable conviction.
Edit du 9 mai 2023 :
Pour comprendre la suite de ce paragraphe je mets, sous forme d’image, deux paragraphes supprimés à la demande de Caroline Traverse, sinon on ne comprendrait rien.

Il n’y a effectivement sur le Web aucune trace d’un quelconque soutien de Caroline Traverse aux positions de Leila Aïchi sur le Polisario. En dehors des démentis qu’elle a fait publier sur de nombreux sites, son nom n’apparait nulle part avec celui du Polisario ou du Sahara occidental avant cette campagne législative.
Par contre, elle a aussi refusé d’exprimer son soutien aux positions marocaines, expliquant que la politique étrangère ressort exclusivement du domaine de l’exécutif.
Ce qui est botter en touche, de façon inexacte. L’Assemblée Nationale a en effet un groupe d’études sur le Polisario, des députés posent des questions au gouvernement en qualifiant le Maroc, donc en prenant parti sur le sujet, d’autres reçoivent des délégations, etc.
C’est donc un sujet sur lequel elle pourrait avoir une opinion, quitte à prendre ses distances avec le gouvernement français, comme elle l’a fait sur la question des visas.
Caroline Traverse et peut-être le mépris (?) du RGPD
Au delà de tous ces aspects, qui font de Caroline Traverse « la bonne candidate » pour certains bureaux de vote de la circonscription et « la mauvaise candidate » pour le Maroc, Caroline Traverse semble avoir utilisé les données fournies par le consulat au-delà de ce qui est autorisé. (Edit du 9 mai 2023 : volontairement ou involontairement).
Lorsque qu’on s’inscrit sur la liste électorale ET qu’on donne un email (ce qui est mon cas), on autorise le consulat à communiquer ces données aux candidats pour communiquer. Normal, vu l’étendue de la circonscription.
Mais dans le cas de Caroline Traverse, c’est allé beaucoup plus loin, puisque j’ai reçu une invitation à se connecter sur LinkedIn.
Je rappelle que pour inviter quelqu’un sur LinkedIn, on doit connaître au minimum son nom, et, quand on n’a pas de compte premium, ce qui est le cas de Madame Traverse, son email, ou cliquer sur une proposition de mise en relation.
Le fait de recevoir cette invitation le 5 mars 2022 indique qu’à cette date, huit jours avant l’officialisation des candidatures, Caroline Traverse disposait de mon nom et de mon adresse mail et les a connectés à LinkedIn pour envoyer une invitation.
- Utilisation de mon mail que je n’ai pas autorisée
- Transmission de données confidentielles et personnelles à une entreprise sous législation américaine (hello RGPD)
- Et enfin, transmission d’informations à l’algorithme de LinkedIn qui va désormais me considérer en relation potentielle avec d’autres personnes qu’en réalité je ne connais ni d’Eve ni d’Adam.
Si j’étais quelqu’un qui clique sur toutes les invitations, je me serais d’un seul coup retrouvée en relation directe ou indirecte avec tous les contacts de Caroline Traverse. Or je ne clique pas sur toutes les invitations, mon LinkedIn est pauvre et c’est très bien comme ça…
En fait, non, pas personnellement …. (Edit du 16 mai 2023)
Caroline Traverse a envoyé un commentaire aujourd’hui, publié sans aucune autre modification que d’enlever son numéro de téléphone et de mettre son nom en minuscules, car les majuscules c’est crier sur le Web.
Elle y indique une chose que j’avais cherché à savoir, sans avoir de confirmation, c’est à dire que les listes de mails des électeurs avaient été envoyées le 14 mars, donc une fois tous les candidats validés. Quoi qu’il se soit passé, ce n’est donc pas cette liste de mars 2023 qui a été utilisée.
Pour le reste, cette demande de mise en contact reste bien mystérieuse, et elle n’arrive pas à l’expliquer.
On est passé de « Je ne sais même pas qui vous êtes… » (ce qui est tout à fait réaliste) à
j’ai plusieurs fois consulté votre blog, sans doute la raison pour laquelle je vous ai « Linkediné… » et demandée en « ami » […] Mais j’ai aussi le droit de lire votre blog, de taper votre nom dans linkedin et de vous demander en « ami », sans que cela soit passé par la LEC [Note : Liste des électeurs]
Alors, oui, bien sûr, on a le droit. Mais :
- dans mon cas, cela demande un effort de recherche, puisque mon nom de famille n’apparait que sur très peu de pages de ce site, trois exactement (et mon LinkedIn sur une seule de ces pages), et que « o-maroc », par contre, n’apparait absolument pas sur LinkedIn.
- Donc quand on fait cet effort de recherche, je me trompe peut-être, mais on s’en souvient et, surtout, quand on utilise LinkedIn régulièrement, on sait qu’il vaut mieux se présenter rapidement quand on fait une demande de connexion.
- Et enfin, ce mode de développement de son réseau me parait extrêmement lourd. Comme le dit Madame Traverse, elle a 125.000 électeurs dans la circonscription…
Donc je reste persuadée que cette demande de mise en contact est liée d’une façon ou d’une autre à mon inscription sur les listes électorales, que ce soit une bévue d’un des membres de l’équipe de campagne (parce que franchement, 125.000 emails, à traiter automatiquement, ça ne demande pas longtemps), un reliquat des listes du mois de juin qui serait resté chez Renaissance ou n’importe quelle autre raison qu’un visionnage que j’aurais fait de son profil.
Et je suis tout aussi persuadée que cela n’est pas directement la responsabilité de C. Traverse, parce qu’elle me le dit et parce que tout dans nos échanges me montre qu’elle n’a pas la maîtrise des outils nécessaires pour ça (ce n’est pas une critique, chacun son métier).
Mais que c’est un problème plus global.
La transmission des mails des électeurs aux partis politiques
Oui, à mon corps défendant, pour pouvoir être joignable par mail par le consulat et voter en ligne, j’ai donné mon adresse mail. Et en le faisant, j’ai été obligée d’accepter qu’elle soit transmise aux partis politiques.
C’est-à-dire à des personnes sur lesquelles on n’a aucun contrôle, ni certitude sur leurs capacités techniques à protéger ces données.
El Guerrab, par exemple, a manifestement gardé les fichiers de l’élection de Juin. Il envoie ses nombreux mails via MailChimp sans mon accord, un fournisseur US. Karim Ben Cheikh utilise Mailjet, anciennement français, aujourd’hui américain, Nicolas O utilise un fournisseur canadien, etc, etc.
Pourquoi, tout simplement, ne pas calquer le processus sur ce qui se fait en papier ? Les textes des professions de foi sont envoyés au Ministère par les candidats, et le Ministère les envoie aux électeurs, comme il le fait pour l’envoi des codes nécessaires au vote en ligne ?
Mais ça, et bien d’autres choses, feront l’objet d’un article dédié à tout ce qui, selon moi, ne va pas dans ce processus électoral, bien différent de ce qui se passe dans d’autres pays.
L’affaire El Guerrab
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’El Guerrab se donne un mal de chien pour se faire réélire.
Plus d’une quarantaine de mails envoyés depuis le 11 février ! Dont un certain nombre tombés en spam… et une proclamation « victorieuse » à l’issue du premier tour, qui l’a vu dépasser à peine les 15% :
El Guerrab a toujours voulu être élu dans la 9° circonscription. C’est cette volonté qui a conduit à son désaccord avec Boris Faure, sa « migration » chez LREM et, aujourd’hui, sa « migration » vers .. quelque chose puisque LREM lui refuse l’investiture.
Sans revenir en détail sur cette affaire, pour laquelle il a été condamné en première instance, il faut rappeler qu’El Guerrab avait agressé Boris Faure à coup de casque de moto. Boris Faure est opéré en urgence pour un traumatisme crânien avec hémorragie cérébrale, et sera hospitalisé à plusieurs reprises.

Sans vergogne, il se présente aux élections législative de Juin 2022, avant d’accepter de se retirer, devant le scandale. Dix mois après, il ne change pas d’avis, et se représente, sans l’investiture Renaissance.
Grégory Zaoui et la cagnotte Leetchi annulée
Grégory Zaoui est aussi condamné, mais pour escroquerie. A la taxe carbone. Il doit plus d’un milliard d’euros à l’état français. S’il n’est qu’un escroc, d’autres personnes ayant participé au même système semblent impliquées dans un assassinat.
Bref, que du beau monde.
La candidature de Grégory Zaoui est surprenante. Il l’annonce sur un journal en ligne dont les articles sont en accès payant.
Il monte une cagnotte en ligne pour financer sa campagne. La cagnotte est annulée. On n’entend plus parler de lui (il n’a même pas envoyé de mail avec son programme).
Guignol.
Les résultats
Plus encore qu’en Juin, le grand gagnant c’est l’abstention. Alors que le vote électronique est en place et fonctionne correctement, le taux de participation est d’à peine 10%. Il était de 18% au second tour du mois de juin.
Karim Ben Cheikh est réélu, avec 67,65% des voix au second tour (43% au premier tour). Le total des voix de Caroline Traverse est, à peu de choses près, le total de ses voix et de celles de Mjid El Guerrab au premier tour.
En juin, Karim Ben Cheikh avait obtenu 54% des voix, face à la candidate Renaissance, Elisabeth Moreno. C’est une belle progression, qui peut être attribuée à l’érosion de la « majorité » présidentielle.
De façon surprenante, Grégory Zaoui arrive à obtenir 9 voix, au Maroc et à Oran.

Un droit de réponse de Caroline Traverse
Je trouve ce matin un mail intitulé « Typo sur O-Maroc », c’est-à-dire envoyé de façon anonyme via le signalement d’erreur typographique qui se trouve en bas de la page et qui n’est absolument pas fait pour ça.

Anonyme, car c’est un mail envoyé par « le système », donc sans aucun moyen d’identifier réellement l’auteur. Seuls les commentaires ou les demandes envoyées via le formulaire de contact permettent de s’identifier via un mail.
Le contenu en est le suivant, fautes d’orthographes incluses (fautes qui me font un peu douter de l’origine) :
Je demande à ce que vous rétablissiez la vérité sous 7 jours calendaire. Je ne sais même pas qui vous êtes… J’ai dû vous demander en ami Linkedin car vous avez sans doute visionné mon profil, ce qui dès lors est apparu sur mon interface. Vous faites donc de la diffamation. Par ailleurs je vous saurais gré de ne plus copier mon nom et celui de Madame Aïchi ou du Plosario car même le Desk a reconnu sa méprise. Je n’ai jamais été son soutien ni offciel ni officieux Je suis à votre disposition pour en discuter + 212 6xx xxx xxx. Caroline Traverse
Sur la forme
Il s’agit manifestement d’une menace juridique et les articles du Desk relatant leur relation avec Madame Traverse prouvent bien ce qui se profile à l’horizon. Malheureusement, au Maroc comme ailleurs, les procédures juridiques sont codifiées et une espèce de signalement de faute d’orthographe lui-même rempli de fautes n’est pas une forme reconnue.
Diffamation, vraiment ?
Il ne suffit pas d’affirmer que quelqu’un fait de la diffamation pour que cela soit vrai. La diffamation, c’est affirmer des informations que l’on sait erronées dans le but de nuire à une personne. Or ce n’est pas le cas, pour les deux éléments qu’elle soulève, tout simplement parce que cet article, préparé juste avant le premier tour des élections, n’a volontairement été publié qu’une fois le second tour passé, justement pour ne pas pouvoir avoir un quelconque impact et ne nuire à aucun candidat.
« Ne plus copier son nom »
Je ne copie pas, j’écris. Et personne n’a le droit de censurer. C’est d’autant plus ridicule que si elle veut un démenti, ce démenti doit bien contenir son nom et celui des autres personnes …
Sur le fond du soutien à Leïla Aïchi et au Polisario
Oui, il s’agit d’une erreur, colportée par de nombreux médias marocains, hyper-sensibles à la question du Polisario et facilitée par le fait que Madame Traverse, en tant que femme politique de la majorité, a pu soutenir Leïla Aïchi pendant sa campagne (elle l’a d’ailleurs rencontrée, dans une vidéo qui a été postée par la candidate sur Facebook) mais cela n’implique pas, contrairement à ce qui était répété partout, un soutien aux positions de l’ancienne candidate sur ce sujet tellement sensible. Et cela aurait été, si cela avait été le cas, de la simple discipline de parti.
Néanmoins, je me permets de signaler que mon article faisait état des difficultés potentielles rencontrées par une candidate qui, contrairement à Karim Ben Cheikh, n’a exprimé aucun soutien spécifique à la position marocaine, ce dont semblait se réjouir la presse algérienne. En concluant que ce n’était sans doute pas le bon choix pour Renaissance. Le fait que notre neuvième circonscription ait été la seule circonscription des Français de l’Étranger à ne pas élire un candidat de la « majorité » présidentielle semble me donner raison :).
Sur le fond de l’utilisation des données personnelles sur LinkedIn
Là c’est beaucoup moins clair.
Je veux bien croire que Caroline Traverse n’ait aucune idée de qui je suis :D
Par contre, je suis aussi absolument certaine de ne pas avoir visité son profil LinkedIn avant sa demande de connexion, car c’est cette demande qui m’a fait découvrir :
- son profil LinkedIn
- l’absence d’un site de campagne, raison pour laquelle, dans mon article, j’ai fait un lien sur ce profil, comme pour tous les autres candidats
De plus, quand on n’a pas de compte Premium, ce qui est le cas de Caroline Traverse, j’ai immédiatement vérifié, LinkedIn ne vous permet pas de savoir qui a visité votre page, sauf dans des cas exceptionnels, pour vous tenter et vous faire souscrire l’offre premium. Il vous montre juste des suggestions de relations, liées à vos connaissances communes / points communs (aucun, d’ailleurs elle n’apparait pas dans mes suggestions). Mais je n’ai pas visité son profil !
Je maintiens que :
- comme tous les candidats, Madame Traverse a reçu mon mail, c’est légal ;
- j’ai reçu sa demande de connexion sur LinkedIn sans la connaître ni être allée voir son profil ;
- c’est, à ma connaissance, la seule communication que j’ai reçu de sa part, n’ayant aucune trace ni dans ma boite de réception, ni dans ma corbeille (pas vidée depuis le 16 février 2023) d’un quelconque mail électoral ;
- le seul moyen que LinkedIn ait eu de nous rapprocher est mon mail.
Que cette communication à LinkedIn de la liste de mails ait été volontaire ou pas peut se discuter. Je crois qu’on peut donner accès à son carnet d’adresses mail à LinkedIn. Dans les faits, quelle que soit la façon dont cela s’est fait, cela reste une infraction au RGPD.
Sur la maîtrise du Web et l’effet Streisand
Il vaut mieux, parfois, laisser couler les choses. L’effet Streisand, c’est expliqué ici. En s’attaquant au Desk, à d’obscurs blogueurs comme moi, Madame Traverse risque de voir son nom étalé beaucoup plus largement qu’elle ne le souhaite, sur des faits qu’elle ne pourra pas contester au nom de la diffamation.
Oui, « obscur blogueuse ». Ma fierté en prend un coup :D mais sur le mot « Caroline Traverse », mon article n’arrive qu’en bas de la quatrième page des résultats de recherche Google quand je recherche avec mon profil, qui favorise « mes sites ». Donc sans doute encore plus bas ailleurs.

Sachant que sur une requête, seuls les 5 premiers résultats ont vraiment des visites… était-ce bien la peine de se donner tout ce mal ? Qui, depuis sa publication, a fait exactement 39 vues, soit largement moins de 0.1% du total des vues sur ce blog ?

Qui conduit à ma réponse, avec une « densité du mot clé » nettement plus élevée maintenant pour cette page (mot clé que je n’aurais pas le droit de « copier » ^^), alors qu’initialement je n’ai absolument pas cherché à me référencer sur son nom (et je ne cherche toujours pas, même si cela va mécaniquement se faire).
Dans mon cas, un simple email gentil via le formulaire de contact aurait été beaucoup plus productif.
Sur la censure macronienne en général
Parce que là, je suis fâchée, en fait. Je parle très peu de politique sur ce blog, parce que ce n’est pas l’objet. C’est la raison pour laquelle cet article n’a pas été publié durant la campagne électorale.
Néanmoins, je suis avec effarement ce qui se passe en France, les inculpations illégales (en particulier les préfets qui se saisissent à la place du chef de l’état, en toute illégalité, ou les mises en garde à vue pour des délits inexistants comme la participation à une manifestation non autorisée, mais pas que…) les poursuites tous azimuts, l’interdiction des manifestations avec un président qui remonte des Champs Elysées vides, sans même se soucier de ce que cette image peut évoquer.
Le glissement déjà fait vers une démocratie illibérale.
Bref, la menace à peine voilée (et complètement dévoilée quand on lit les deux articles du Desk en source d’informations complémentaires, ci-dessous), la « demande » de ne plus « copier » son nom, cela m’est détestable.
La suite ?
On ne se connait effectivement pas, ni vous ni moi. Alors laissez moi me présenter un peu : mon métier c’est aujourd’hui le web, mais j’ai une solide expérience juridique. Qui m’a permis de résister à de nombreuses tentatives d’intimidation.
Aujourd’hui, je réagis parce que vous semblez avoir totalement raison sur cette histoire de Polisario. J’aurais pu faire un autre article, qui aurait été optimisé sur votre nom. Je préfère faire cette très longue mise à jour. Je n’en parlerai pas dans ma newsletter, je ne ferai pas de signalement de la mise à jour de l’article. Je ne le partagerai pas, dans l’état actuel des choses, sur les réseaux sociaux.
Les problématiques RGPD et les listes consulaires
Suite à un commentaire de Madame Traverse, j’ai modifié le paragraphe sur la problématique « RGPD » au sens large, c’est-à-dire le fait que je reste persuadée, même si ce n’est pas de son fait, que sa demande de mise en relation est liée à mon email sur les listes consulaires.
En savoir plus
- Grégory Zaoui, cerveau de la fraude massive à la taxe carbone, veut devenir député
- Caroline Traverse investie par le parti macroniste pour la 9e circo - Le Desk
- Prise en compte du démenti de Caroline Traverse par Le Desk, qui ne "reconnait" pas son erreur (je crois qu'il s'en fiche un peu...) mais intègre les informations. En date du 29 mars 2023
- Caroline Traverse, parachutée de Macron en quête d'existence médiatique au Maroc - Le Desk
- Selon le Desk, Caroline Traverse fait pression avec un scénario similaire, mais qui risque de mal se terminer, puisque Le Desk dépose plainte pour diffamation
Une coquille ou une erreur de syntaxe ? Vous pouvez sélectionner le texte et appuyer sur Ctrl+Enter pour nous envoyer un message. Nous vous en remercions ! Si ce billet vous a intéressé, vous pouvez peut-être aussi laisser un commentaire. Nous sommes ravis d'échanger avec vous !





Un commentaire
Chère Madame,
Il n’y a aucune menace dans mon message, simplement une demande de droit de réponse dans un délai de 7 jours calendaireS, que vous m’avez d’ailleurs partiellement consenti et en cela je vous remercie. J’ai utilisé le formulaire d’orthographe car c’est le premier formulaire qui m’est apparu en passant sur le texte quand j’ai lui l’article. Je vous ai donné mon numéro whats app pour que nous nous parlions et j’ai signé le mail…. Ce n’est pas vraiment ce qu’on appelle l’anonymat. Vous n’avez pas l’air de vouloir discuter avec moi et c’est dommage, car c’est sans doute la meilleure façon de se comprendre et également d’échanger des problématiques des FDE, don vous faites état dans votre blog. Je respecte néanmoins votre choix. Je ne vous menace aucunement, donc ne soyez pas fâchée, la vie est trop courte et je ne suis pas aussi importante que Barbara S… mais vous écrivez que j’ai utilisé la LEC sans respect du RGPD…. C’est une accusation de votre part et c’est faux… J’utilise régulièrement Linkedin, c’est mon réseau le plus actif, je suis prête à en discuter avec vous. Je peux vous assurer que sur Linkedin, chaque utilisateur y compris hors premium a la faculté de voir un échantillonnage de qui a consulté votre profil (un échantillonnage seulement car la globalité est effectivement pour les premium…). Ayant résidé 10 ans au Maroc, j’ai plusieurs fois consulté votre blog, sans doute la raison pour laquelle je vous ai « Linkediné… » et demandée en « ami », quand on se présente à une investiture, on travaille son réseau en attendant de savoir si on est investi. Vous aviez la faculté de ne pas accepter et c’est ce que vous avez fait… Je n’ai pas de difficulté là-dessus et c’est votre droit le plus absolu… Mais j’ai aussi le droit de lire votre blog, de taper votre nom dans linkedin et de vous demander en « ami », sans que cela soit passé par la LEC, donc je ne suis pas d’accord que vous m’accusiez de cela. Je vous propose une fois de plus d’en parler par téléphone whats app de préférence (car je suis actuellement à Dakar). Pour votre parfaite information, j’ai reçu les LEC du MAE le 14 mars 2023… Nous étions 5 dans mon équipe de campagne, il y a environ 125000 inscrits dans la crico je vous laisse faire le calcul et vous comprendrez que vous vous méprenez.
A votre disposition pour en discuter, sinon tant pi… Ce sera dans tous les cas mon dernier message.
Cordialement,
CT