Tazzarine, au coeur de la vallée du Drâa

Au croisement des routes des caravanes, Tazzarine représente bien la diversité du Maroc.

La ville, dont le nom viendrait de Tizzri, la rencontre, a en effet réuni des populations variées, berbères (essentiellement Aït Atta et Aït Morghad), arabes (Almoravides et chorfas), juives jusqu’à une période récente, et gnaouas, harmonieusement mélangées dans les divers douars.

(On donne aussi comme étymologie le pluriel de tazarte, qui veut dire figuier).

Une ville de rencontre, au coeur du Sud-Est marocain

Située sur les grandes routes commerciales qui sillonnaient le sud, en direction des mines de sel et des réserves d’or de la Mauritanie, vers Rissani et son grand souk, vers Zagora et vers Marrakech, où les richesses du sud s’échangeaient contre les ouvrages des artisans du Nord, aux confins du désert saharien, de la vallée et de la hamada du Draa, un désert essentiellement de pierres, Tazzarine a noué des relations avec des zaouias, et tient sa place dans le grand réseau d’alliances de tribus et de familles qui structure encore la vie du sud du Maroc.

Un appauvrissement à cause de la sécheresse

Bourgade sans histoires, jusqu’à la grande sécheresse des années 80, elle tirait sa richesse de ses palmeraies et de ses jardins de henné, dont la production se retrouve dans tout le Maroc.

Mais la sécheresse a réduit les palmeraies, les fermes, et les familles ont dû trouver d’autres moyens de subsistance, essentiellement par l’émigration, vers le nord du pays ou en Europe.

Le goudronnage d’une route qui permettra de rejoindre directement Zagora, comme l’aménagement de la piste de Boumalne du Dadès à Alnif développent à nouveau le passage touristique, au lieu de cantonner les circuits à une boucle trop classique. Il est maintenant possible de venir à Tazzarine, et de retourner ensuite à Zagora ou vers le Dadès et le Todgha sans faire trop de détours.

(Si vous vous demandez pourquoi on parle tellement de Tazzarine sur ce site, c’est simplement parce que c’est la ville d’origine de mon mari, là où nous avons commencé notre projet de l’Oasis de Mergarne).

Le désert est un endroit merveilleux pour observer les étoiles, pas de pollution lumineuse, pas de "brouillard" lié aux activités humaines. C'est une activité à faire au Maroc et que j'ai régulièrement faite à Tazzarine.

Longtemps avant d'être une oasis dans la vallée du Draa, Tazzarine était un endroit dans un Sahara verdoyant où les hommes gravaient les animaux qu'ils chassaient.

Même une petite ville comme Tazzarine a son moussem, avec un marabout très décoré, un dromadaire envoyé en offrande à un zaouïa cousine, et des danses et un souk qui rassemble tout le village.

A quelques minutes de marche de Mezgarne, l’oasis naturel de Serdrar, et ses dunes parsemées…