Les buprestes sont une très grande famille de coléoptères qui compte plus de 15.000 membres. En anglais on les appelle « Jewel Beetle« , scarabée Ьіjоu, à cause des reflets métalliques de leurs ailes. Ces gros insectes volants sont effectivement superbes et on utilise leurs аіlеѕ comme décoration de vêtements ou comme bijoux dans certains pays asiatiques ou en Afrique.
Ils se nourrissent d’herbes, de déchets de bois, certains d’entre eux sont des ravageurs, ils aiment particulièrement certaines espèces de pins ou de thuyas.

Mais ce n’est pas le cas de ceux qu’on trouve dans les oasis du désert marocain et en Mauritanie. Celui-ci répond au petit nom de Julodis ehrenbergii et se retrouve aussi en Méditerranée, en particulier en Grèce, jusqu’en Bulgarie. Il est reconnaissable aux « impressions pileuses circulaires dans les stries élytrales » pour les spécialistes (moi je l’ai identifié avec de longues heures de recherche photo sur Google).

Pourquoi « Julodis ehrenbergii » ?
Si vous êtes comme moi et que vous avez du mal à vous souvenir d’un nom tant que vous ne savez pas ce que cela veut dire, Julodis veut dire « de juillet, juilletiste » et « еhrеnЬеrgіі » est le nom latinisé d’un grand naturaliste et entomologiste allemand, Christian Gottfried Ehrenberg. Ehrenberg était ami avec Alexander von Humboldt. Le nom de ce dernier vous dit certainement quelque chose, c’était le scientifique le plus connu au monde à son époque et il a laissé son nom à plein de choses, à commencer par un courant, une espèce de pingouin et une université.
Humboldt a été le premier à décrire un changement climatique induit par l’homme.
Ehrenberg n’était pas aussi connu, mais il a beaucoup voyagé, en particulier en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, de 1820 à 1825. C’est certainement là qu’il a découvert notre scarabée, nommé en son honneur, donc, Julоԁіѕ Ehrenbergii.

Julodis ehrenbergii en amazigh
Évidemment, les habitants de la vallée du Drâa n’utilisent pas ce nom savant. Ici, on appelle les scarabées « brrrou-brrrou » tout simplement en référence au vrombissement de leurs élytres (que vous pouvez entendre dans cette vidéo d’un cousin bupestre indien, pas les mêmes ailes, mais le même bruit).
(et pour ceux qui seraient intéressés par la précision, « mon p’tit julot » a été vu le 17 avril 2006 à Tazzarine, dans la vallée du Drâa)
On trouve aussi d’autres buprestes au Maroc, je vous présente Perotis unicolor, très beau aussi :

Une coquille ou une erreur de syntaxe ? Vous pouvez sélectionner le texte et appuyer sur Ctrl+Enter pour nous envoyer un message. Nous vous en remercions ! Si ce billet vous a intéressé, vous pouvez peut-être aussi laisser un commentaire. Nous sommes ravis d'échanger avec vous !