A quoi sert un calendrier ? A organiser un groupe humain
Question pas si idiote que cela, car elle explique les caractéristiques de tel ou tel type de calendrier, permet aussi de comprendre pourquoi, en fonction de leurs besoins, les Amazighs avaient de si nombreux calendriers et pourquoi il a donc fallu, à un moment, en choisir un.
Un calendrier est essentiellement politique, au sens premier du terme, « relatif aux affaires de la cité » et par extension, du groupe.
Avoir un calendrier permet d’organiser l’avenir proche et lointain (les fêtes, les impôts, éventuellement les élections), permet aussi de se souvenir ensemble des éléments passés.
En créant une chronologie commune, c’est un constituant du groupe par rapport au reste du monde (et c’est la raison principale de la survie du calendrier julien en Europe, protestants et orthodoxes refusant de suivre un pape catholique).
Il instaure une date supposée de création du groupe, il permet d’organiser le passé avec des repères communs, que cela soit une numérotation ou des noms d’années par rapport à des événements qui ne signifient rien en dehors du groupe.
Bien sûr, le саlеnԁrіеr est lié à un rythme agricole. Quel dirigeant pourrait décider de lever les plus grosses taxes au cœur de l’hiver, quand les paysans tentent de survivre sur leurs dernières réserves ? Il représente et ordonne les saisons, l’agriculture et l’élevage. Mais il ne décrète pas les jours de semailles ou de moissons, à l’inverse des manifestations religieuses, politiques…
La pluralité des calendriers amazighs, jusqu’en 1980
Tamazgha, la « Berbérie » n’a jamais été unifiée. Cet espace culturel et linguistique qui couvre l'Afrique du Nord et une partie du Sahara n’a jamais été « un », en particulier politiquement.
Les plus grandes entités politiques ont été :
- les provinces rоmаіnеѕ,
- le Maroc à l’époque de sa plus grande extension, que certains rêvent de reconstituer,
- et sans doute la grande fédération touareg – bien que, le plus souvent, le pouvoir de l’amenokal suprême ne se soit exercé qu’au travers de celui des autres amenokals, et plus en tant que juge suprême.
A l’époque du grand Maroc, le calendrier politique est déjà le calendrier musulman, qui rattache le Maroc à l’Umma.
Il n’y a jamais eu un moment dans l’histoire connue où un facteur d’unification des Berbères aurait pu conduire à créer un calendrier.
Jusqu’en 1980.
La véritable histoire de la création du calendrier amazigh

Paradoxalement, c’est le colonisateur français puis les luttes décoloniales qui ont poussé au renouveau ou à la constitution de la conscience amazigh.
Divisant pour mieux régner, partout les Français ont joué des amghars (chef de tribu berbère au Maroc) et des amenokals (chefs touaregs) contre les caïds (chefs arabes et/ou représentant du pouvoir) et les pouvoirs centraux, avant de se retourner contre eux pour les affaiblir à nouveau.
Au Maroc, c’est le Dahir Berbère, qui a eu l’effet inverse de celui escompté, soudant les Marocains.
Après la ԁéсоlоnіѕаtіоn vient le temps de l’arabisation et donc, pour la première fois, de la négation systématique de la langue amazigh et de la culture qui y est liée. (Souvenez vous de ce calendrier médiéval amazigh écrit en caractères arabes, on parlait et on écrivait en berbère partout, mais avec des caractères arabes).
La répression est beaucoup plus forte en Algérie qu'au Maroc, c’est de là que partira le renouveau amazigh, qui s’étendra aux pays voisins.Les choses sont plus complexes que cela, varient d’un pays à l’autre, mais les Français jouant « les arabes contre les berbères » ont lancé un mécanisme d’affirmation et de répression qui commence enfin à se pacifier.
L'unité politique amazigh est née, elle se manifeste à travers un drapeau, l’utilisation généralisée du tifinagh et… un calendrier.Ammar Negadi El Chaoui
Né en 1943 dans les Aurès, Ammar Nеgаԁі est un Algérien, un Chaoui comme il se plaisait à se surnommer lui-même, Ammar Chaoui.

Il part vivre en France, il fait partie des débuts de l’Académie Berbère, fonde une librairie, quitte l’Académie Berbère en 1974, puis fonde en 1978 l’Union du peuple amazigh avec sa revue Azaghen, ses travaux sur le tifinagh et sa police « Fus dheg Fus » sont la source de la création des caractères « néo-tifinagh », notamment ceux de l’Ircam, il édite une liste de prénoms berbères, avec plusieurs chercheurs, il constitue une immense librairie de textes et documents qui ira alimenter une bibliothèque dans les Aurès après sa mort. Il participe aussi à la création du drapeau amazigh (dont l’auteur principal est Youcef Medkour, alias Youcef Amazigh) qui verra le jour pour le Gala de l’Académie Berbère du 25 janvier 1970.
Dix ans plus tard, donc, en 1980, la revue Azaghen publie le premier calendrier berbère.
Le nouveau calendrier amazigh de 1980
Créé par un Algérien, Ammar Negadi, « le » calendrier amazigh a tous les critères pour fédérer les militants de la cause amazighe :
- il est simple et facile à rapprocher du calendrier « universel » avec un décalage de 950 ans, une utilisation du calendrier julien
- il a comme date de départ un élément réel et prestigieux, la fondation d’une dynastie égyptienne
- il démarre maintenant avec la fête de Yennayer pratiquée depuis très longtemps

Vous l’avez sans doute déjà vu ? Avec son fier guerrier Touareg, sa table de caractères et sa liste de mois ?

Les noms choisis pour les mois sont les nоmѕ « romains » des mois en amazigh.
Zoomons sur Janvier, qu’il appelle Yenar.
Deux choses sont intéressantes. D’abord la graphie de Y, un ∩ qui évoluera pour devenir ⵢ. En 1980, l’harmonisation des néo-tifinaghs n’est pas terminée (et aujourd’hui encore non plus, mais on a progressé !)
Et surtout on voit que le premier de l’an choisi sur ce premier calendrier est le premier janvier de l’année grégorienne, un mardi !
L’objectif essentiel de ce calendrier, aux yeux de son créateur, était d’instaurer une « ère amazigh ». Un point de départ commun pour l’histoire amazigh en Afrique du Nord.

Quelques années plus tard, comme le montre ce calendrier tunisien de 1999 / 2949, le premier janvier amazigh coïncide avec le début de l’année julienne et donc la date du 13 janvier.
Et dans un texte de 2002, Ammar Negadi lui-même mentionnera Yennayer, « le 12 janvier » comme date de début du calendrier amazigh.
Mais en 1980/2930, ce qui est le plus important pour lui, c’est de créer « l’ère amazigh » et il choisit une année précise pour cela.
-950, la fondation de la XXII° dynastie égyptienne, par le Libyen Amazigh Shoshenq / Sheshonq
On a souvent dit qu’Ammar Negadi avait choisi le premier pharaon berbère, ou qu’il avait choisi la date d’une supposée conquête de l’Égypte par ce pharaon.
Les deux sont faux.
Shoshenq et Osorkon
Le libyco-berbère Sheshnaq ou Chachnaq ou Sheshonq Ier est effectivement berbère, il vient de la tribu ancienne des Mâchaouachs. Cette tribu est en relation depuis longtemps avec l’Egypte. Après des tentatives d’invasion ratées vers – 1210 (ils sont vaincus par Merenptah, le successeur de Ramsès II), les Mâchaouachs s’intègrent dans l’appareil d’état égyptien et vont fournir de nombreux militaires (tout comme les Shardanes, qui ont donné plus tard leur nom à la Sardaigne, peut-être à la sardine).
Le premier pharaon « berbère » est donc Osorkon, qui a régné de -984 à -978, soit une сіnquаntаіnе d’années avant Sheshonq (945 à 924 av. J.-C) dont il serait le père ou le grand-père.

Mais c’est à Sheshonq qu’il revient de fonder une dynastie puisque le successeur d’Osorkon l’ancien sera un descendant direct des Ramsès.
A l’époque où Ammar Negadi publie son calendrier, les égyptologues viennent juste de s’accorder sur l’existence réelle d’Osorkon I° et les dates de son règne.
C’est volontairement qu’il choisit la date de fondation d’une dynastie, événement beaucoup plus glorieux et marquant que le règne extrêmement court d’un chef de guerre assis sur le trône des Pharaons grâce aux circonstances.
Les égyptologues vont ensuite affiner et préciser cette date, qui serait plutôt en -945 et pas en -950. Une légère approximation qui ne vaut pas la peine de changer la date originellement choisie, puisqu’elle est avant tout symbolique !
Un Touareg pour illustrer le calendrier
On sait parfaitement que les Libyco-Berbères ne portaient pas le cheche, on a des représentations d’eux sur des fresques égyptiennes.

Le choix d’un Touareg peut avoir plusieurs raisons :
- d’abord il est visuellement immédiatement identifiable, beaucoup plus qu’un Berbère des Aurès ou de l’Atlas ;
- ensuite il y a tout le mythe autour des Touaregs, glorifiés par les Européens comme par les Amazighs ;
- enfin, c’est peut-être un hommage à une culture qui est en danger : cinq ans auparavant, Bey ag Akhamouk est mort sans être remplacé. Le décès du dernier des Amenokals du Hoggar permet à l’Algérie de mettre fin à la соnféԁérаtіоn touarègue des Kel Ahaggar en 1977.
La création du calendrier amazigh racontée par son auteur lui-même
A force de persévérance, j’ai réussi à trouver sur le web un texte d’Ammar Negadi lui-même, qui explique sa démarche pour la création du calendrier, et répond à des polémiques. Je vous le remets ici, à titre exceptionnel, d’habitude je ne copie pas, mais là je souhaite préserver ce texte, publié sur un site « free » et donc susceptible de disparaitre du jour au lendemain. Les mises en évidence sont de moi.
Par : Amar NEGADI
A PROPOS DU CALENDRIER
Nous ne devons pas perdre de vue que dans tout calendrier, il faut distinguer d’une part, entre personnage et faits historiques (donc l’Histoire, au cas où la vérité absolue serait accessible !) et la légende qui n’a de limite parfois que la bêtise qui la véhicule, ainsi n’a-t-on pas lu récemment dans la presse algérienne que le pharaon Ramsès (lequel ?) serait arrivé jusqu’à Tlemcen ! (certainement pour dire bonjour au « Grand » Boutef !) ; d’autre part, il faut relever dans un calendrier les fonctions sociales, économiques (surtout agraires dans une société à l’origine essentiellement paysanne ou agropastorale), et enfin la date/jalon/repère (souvent symbolique, arbitraire et même idéologique pourquoi pas -l’exemple de la religion nous le prouve-) que des peuples se donnent comme repère/jalon historique. Ainsi en est-il des anciens peuples de la Méditerranée. Chacun avait son calendrier : les Hébreux avec leurs 5 000 et quelques années, les Grecs et les Romains (puis à leur suite les Européens) avaient leurs calendriers qu’ils troquèrent ensuite par leur conversion au christianisme et les datèrent de la date présumée de la naissance de Jésus Christ ; les Égyptiens firent de même avec leur adoption de l’islam.
Quant aux Arabes, ils fixèrent leur calendrier à partir de l’Hégire, bien que dans le Coran il est fait référence à des personnages bien antérieurs à l’Hégire : Abraham, Salomon, David, Jésus, etc.…En outre, il faut retenir que bien avant les calendriers et leurs dates repères, les peuples, selon leur aire d’habitat et leur mode de vie, avaient d’abord élaboré des rites ponctuels liés à leur genre de vie et croyances (d’où l’influence cosmogonique, climatiques, etc.). Un nomade, un marin-pécheur, un paysan, un Inuit ou un commerçant d’une grande cité babylonienne n’avaient pas les mêmes préoccupations ! Bien que l’on retrouve un fond commun dans certains rites et croyances très anciennes, ceci nous renvoi aux balbutiements de l’Humanité… Sur ce viennent se greffer des croyances religieuses, plus ou moins élaborées, jusqu’au monothéisme qui semble prédominer depuis. Nous voyons bien que brièvement, à travers ces exemples, les peuples peuvent choisir ou changer leur calendrier en fonction de choix volontaires, de conjonctures, etc. Par contre les rites, qui eux préexistaient aux calendriers comme nous l’avons dit, continuent de subsister, quitte à subir parfois des entorses pour mieux correspondre au nouveau calendrier mais surtout à son substrat idéologique (en l’occurrence dans les exemples cités, l’idéologie est strictement religieuse). Ainsi des pratiques et des rites considérés comme « païens », sont-ils, par la force des choses et leur antériorité, intégrés/assimilés par les nouvelles croyances, seules moyens pour elles de subsister/s’imposer. Donc, pour les Imazighen, le choix d’une date/repère pour fixer leur calendrier à partir d’un fait historique incontestable, ne déroge pas à la règle ! Ne se considérant ni Grecs, ni Romains pas plus qu’Hébreux ou Arabes, ils s’estimaient en droit, et de leur devoir, de se donner d’autres repères…C’est ce qui se produisit en 2930 (1980).
Et voici le message que j’avais posté à l’époque :« La première fois que fut publié et diffusé un calendrier amazigh, ce fut en 2930, c’est-à-dire en 1980, par l’association Tediut n’Aghrif Amazigh (Union du Peuple Amazigh -UPA-), que j’ai l’honneur d’avoir fondée, dirigée, et donc je suis l’initiateur de ce fameux calendrier dont les uns et les autres, depuis des années déjà, cherchent à lui trouver une mystérieuse origine et une lointaine paternité.
Ce sont justement ceux qui savent que c’est un Chaoui qui est l’origine de cette initiative, qui tentèrent, et tentent encore, d’embrouiller les pistes.
Le calendrier, très simple et très modeste, à la mesure de nos moyens à ce moment-là, se présentait de la façon suivante : il était à la fois manuscrit et dactylographié, au format 30×42 cm, en son centre, sur les ¾ du haut il représentait un Tergui prêt à dégainer son glaive et sur le fourreau duquel était écrit en tifinagh (nous laissons à ceux qui prétendent connaître l’histoire en question de nous donner les précisions). L’écriture et le dessin étaient en bleu indigo.
Bien avant cela, les discussions furent âpres et controversées, et surtout après (comme ce fut le cas pour la première liste de prénoms imazighen que nous avions diffusé à la même époque), les gens étaient divisés sur l’opportunité d’un calendrier, s’il y eut quelques enthousiastes inconditionnels, beaucoup étaient contre.
Car, comme toujours, ils craignaient que l’on nous taxa de régionalistes, déviationnistes, séparatistes, etc.
Même au Maroc, notre ami Mohamed Chafik était réticent sur l’opportunité d’une telle action et il désapprouvait le texte introductif des prénoms imazighen… selon lui, les termes étaient trop violents et l’attaque trop frontale, et, selon lui toujours, à la limite il n’y avait nulle urgence…
L’objectif du calendrier, le choix de la date, nous les expliquions dans notre bulletin asa$en (Asaghen)– Lien paru à l’époque.
Mais pour ceux qui n’ont pas connu cette époque-là, et ils sont nombreux, nous reprenons quelques arguments qui avaient servis et guidés notre démarche :
en -950, Sheshanq Ier s’empare du Delta et fonda la XXIIè dynastie. Dès lors, le folklore nous dépeint « pour la première fois, une société éprise de bataille, très différente de la société égyptienne. Le royaume de Napata qui, à la fin du VIIIè siècle, s’étendit de la première cataracte à l’Abyssinie, n’eut pas, comme on le crut longtemps, pour fondateurs les descendants des prophètes du Dieu Amon. Les fouilles de Reisner ont prouvé que ce furent des Libyens qui, dans le pays de Koush, imposèrent leur autorité, comme les Libyens du Nord dans le Delta. »
Et citant A. Moret, Ch.-A. Julien écrit plus loin : «Ces Lébous étaient peut-être originaires de l’Atlas, car leurs noms et ceux de leurs chefs rappellent exactement ceux des Numides de l’histoire classique», in G. Camps op. cité.
Extraits de la Bible, Chroniques, X-XII. … « La cinquième année du règne de Roboam, le roi d’Égypte, Sheshanq marcha sur Jérusalem car elle était infidèle à Yahvé. Avec 1 200 chars, 60 000 chevaux et une innombrable armée de Libyens, de Sukkiens et d’Éthiopiens, qui vint avec lui d’Égypte, il prit les villes fortifiées de Juda et atteignit Jérusalem… Ainsi parle Yahvé ‘Vous m’avez abandonné, aussi vous ai-je abandonné moi-même aux mains de Sheshanq… Ils deviendront ses esclaves et ils apprécieront ce que c’est de me servir et de servir les royaumes des pays’… Le roi d’Égypte marcha contre Jérusalem. Il se fit livrer les trésors du Temple de Yahvé et ceux du palais royal, absolument tout, jusqu’aux boucliers d’or qu’avait fait Salomon.» NB : Roboam, roi de Juda (v. -931 / -915) ; Yahvé, nom du dieu des Juifs.
Ces textes se retrouvent dans l’introduction générale à la guerre de Yugurthen en cours de préparation.
Et nous nous disions, plutôt que de prendre telle ou telle date, où à chaque fois nos ancêtres semblaient vaincus, dominés, nous allons prendre cette date-là où, pour une fois, nos ancêtres sont envahisseurs, dominateurs, vainqueurs et souverains d’un immense empire et ceci à l’aube de l’histoire. A quelques jours de Yennayer (le 12 janvier), je vous souhaite à toutes et à tous une excellente et heureuse année dans la paix retrouvée, dans la santé et la joie des siens et de chacun ».
En conclusion, on voit ainsi que, selon la Bible, c’est un Amazigh envoyé comme châtiment par Dieu pour punir la désobéissance de son « peuple élu » et lui permettre d’être le premier à conquérir le Temple et les trésors de Salomon ! Comme nous venons de le voir, il faut distinguer au minimum trois aspects essentiels dans tout calendrier : la date, les faits historiques, les rites.
- a) la date : est souvent fixée arbitrairement et de façon volontaire et non pas fortuite, hasardeuse ou légendaire.
- b) les faits historiques sont connus, indéniables. Ainsi la date du calendrier part de ce fait historique certain et non l’inverse.
- c) les rites, quant à eux, peuvent être antérieurs et le calendrier ne fait que leur fixer des repères.
Je vous engage vivement à cliquer sur le lien et à aller voir la suite du texte, qui reprend le détail des recherches d’Ammar Negadi. Cela permet aussi de voir sur quels points nos connaissances historiques ont évolué depuis plus de quarante ans, ce qui est normal et n’invalide pas la démarche.
Le 12 ou le 14 janvier, donc
Le 14 décembre 2023 sont parus au Bulletin Officiel en arabe les décrets 2.23.1000 et 2.23.687 fixant (en urgence) la date de Yennayer au 14 janvier.
Pourquoi le Maroc a-t-il abandonné la date du 13 janvier, sur laquelle il communiquait régulièrement depuis des années ? Et qui, au milieu de toutes les dates possibles, est sans doute la plus fréquente ? La suite de l’enquête prochainement !
En savoir plus
- Nouvel an amazigh 2967 : Une occasion pour mettre en relief l'ancrage historique de la société marocaine et sa diversité culturelle
- En 2017, la MAP célébrait Yennayer le 13 janvier
- Cinq choses à savoir sur le calendrier de Yennayer | Observations confidentielles
- Quelques vérités sur les origines de Yennayer. En ce qui concerne la date selon les régions d’Afrique du Nord, Yennayer est célébré le 12, 13 ou 14 janvier pour des raisons qui seront expliquées à la fin de ce texte.
Yennar au sens de nouvel an correspond au 14 janvier dans les Aurès, des Amazighs du Maroc ont opté pour le 13 janvier, et la plupart des sites Kabyles mentionnent le 12 janvier comme premier jour de Yennayer, etc. - Fouad Soufi, chercheur au Crasc : Vérités et mythes sur Yennayer
- "Chaque hiver, du 9 ou 10 janvier" disait Fouad Soufi, qui s'insurge contre la mythisation des origines de Yennayer. Attention néanmoins, car Yennayer, en Algérie plus qu'ailleurs, est très politisé. L'article date de 2016 et depuis Yennayer s'est imposé. Ces questions de "bon sens" étaient les miennes, elles s'expliquent facilement. Le plus intéressant est son témoignage sur les dates de Yennayer.
- Calendrier berbère : une imposture au service de l’idéologie berbériste
- Cet article fait suite à un autre intitulé Yennayer 2968, une imposture berbériste. Ils développent tous les deux des arguments historiques - exacts - prouvant que jamais les Berbères n'auraient pu célébrer lors de Yennayer l'intronisation de Sheshonq 1°. Ce qu'Ammar Negadi n'a jamais prétendu.
Ce qui m'intéresse, c'est de voir dans leurs écrits que certains militants l'affirmaient, allant plus loin même et affirmant qu'en réalité Sheshonq 1° aurait conquis l’Égypte. Si c'est vrai (méfions nous des polémiques sur le web, surtout dans le contexte algérien) et c'est en tout cas plausible, cela montre les dégâts que peuvent faire les "légendes" quand on parle d'histoire. - Réponse à Youcef Benzatat : le déni de réalité n'efface pas la réalité - Algérie Patriotique
- Ce qui est fondamental, voire vital, à mes yeux, est la soif de notre jeunesse dans sa recherche des traces de nos ancêtres...Sur la base de cette erreur de date, vous effacez d’un trait une fête ancestrale. Quelles absurdités ! De quel côté est l’imposture ?.
Certes, et je suis parfaitement d'accord. Mais Youcef Benzatat ne se basait pas que sur l'erreur de date, plutôt sur des incohérences historiques. Autrement dit, la "légendarisation" excessive de la réalité peut conduire au déni de réalité. - livre chantier histoire - S H E S H N A Q et le calendrier AMAZIGH par Amar Negadi
- Le texte où Ammar Negadi détaille sa démarche sur la création du calendrier amazigh
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2 commentaires
Ammar negadi aurait apprécié votre démarche journalistique : permettre aux lecteurs de distinguer le vrai du faux, rétablir la réalité des faits, inlassablement ! C’était un militant passionné qui a consacré sa vie à la cause berbère…
Merci beaucoup.
J’aurais aimé pouvoir le rencontrer, il avait tellement de choses à dire !