Un mal endémique.
Le Maroc détient de tristes records dans le classement mondial de la corruption.
Et malgré les campagnes de l’état, malgré la décapitation régulière des gros barons, punis, et envoyés à une retraite prématurée, il semble que le mal reste en place.
Du gendarme qui vous contrôle sur le bord de la route et « échange » un billet de 50 dirhams contre l’oubli d’une amende à 400 dirhams au grand commis qui laisse faire ce qu’il devrait empêcher et ferme les yeux, la corruption semble être partout, comme un mal nécessaire pour huiler les rouages, pour s’arranger, pour avancer malgré tout, au mépris de la loi.
Quelque part, dans le nord, la corruption est alimentée par l’argent de la drogue.
Pourtant les choses changent, peu à peu. De nouvelles générations de jeunes fonctionnaires refusent les billets, refusent de cautionner l’incompétence d’entreprises qui achetaient les marchés publics…
Ne pas corrompre.
La meilleure façon de respecter le Maroc et les Marocains, c’est de ne pas faire sur place ce que nous ne ferions pas chez nous.
En clair, on peut discuter, plaider, argumenter, mais corrompre ?
A long terme, cela renforce la vision « tout est permis aux étrangers, ils croient qu'ils peuvent tout acheter chez nous« .
A court terme, cela ne fait qu’encourager ceux qui la pratiquent.
Quand on se plaint de la mauvaise qualité des routes, on oublie qu’une partie de l’argent public pour leur entretien est détourné… grâce à la corruption, et à chaque problème de la société marocaine, on peut trouver une cause commune, la corruption.
En tant que touriste, vous n’avez pas à donner du bakchich.
Le touriste est quelqu’un de précieux au Maroc. On évite donc de l’embêter, quand on le fait, c’est pour des raisons sérieuses.
Pour toutes les petites infractions, la discussion et l’argumentation respectueuses suffisent, du moment qu’on applique ces deux règles :
- ne pas considérer que la faveur vous est due par principe et être courtois
- ne pas prendre le fonctionnaire en face de vous pour un con : vous avez fait un excès de vitesse ? Reconnaissez-le au lieu de lui faire croire que son radar ne marche pas.
Et rajouter un peu d’humour :
oui j’ai roulé trop vite, mais je regardais le paysage tellement il est beau, au lieu de surveiller mon compteur.
Éviter les pièges.
Le seul sujet sur lequel la police ne sera pas indulgente, ce sont les relations sexuelles d’un homme étranger avec une Marocaine. Et sachez que, souvent, les prostituées sont de mèche avec la police, qui les laisse exercer en échange d’un rabattage qui leur permettra, effectivement, d’encaisser du bakchich.
Ne montez jamais en voiture avec une femme seule. Jamais.
Laisser faire.
Si pourtant vous décidez d’utiliser le bakchich, le meilleur conseil que nous puissions vous donner, c’est de laisser faire pour vous quelqu’un qui connait.
Le jeu a ses propres règles, ses demi-mots et ses non-dits. Utilisés à contretemps, ou avec un fonctionnaire honnête, ils peuvent vous causer encore plus de problèmes.
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