La sortie des #UberFiles en France m’a donné envie de relire mon « dossier » Uber et les taxis…
A l’époque, en juillet 2015, j’avais fait un très long article sur la légalité d’Uber et ses méthodes au Maroc. Et ce qui m’a frappée en le relisant, c’est la similitude des méthodes avec ce que révèlent les Uber Files.
Les profils de consultants de haut niveau
A l’époque, j’avais suggéré que la directrice générale d’Uber Maroc, qui n’avait aucune expérience de direction, avait été choisie autant pour son carnet d’adresse (« grande famille », « entrées partout ») que pour son profil de consultante brillante (sans aucune ironie).
Elle a a fondamentalement un profil de consultante et de financière (banque, Boston Consulting Group)
C’est-à-dire le même profil que le ministre devenu président mis en cause en France.
Des articles trop louangeurs et du lobbying
Uber Maroc n’avait pas les moyens d’investir dans des études économiques poussées pour montrer à quel point son service serait bénéfique au Maroc. Il ne s’est pas privé, pourtant, de reprendre le résultat d’autres études, dans d’autres pays, sans bien sûr les pondérer pour qu’elles correspondent à la réalité marocaine.
Par contre, il y a eu un lâcher d’articles louangeurs dans la « presse », expliquant tous les avantages d’Uber et à quel point les Marocains n’attendaient que ce service. Le défunt HuffPost, en particulier, avait fait fort, reprenant à son compte tout le communiqué de presse d’Uber et en particulier
Légalement, Uber est une société de service « qui travaille en partenariat avec les sociétés de transport touristique ».
Justement…
Uber au Maroc comme en France « Je suis illégal mais je m’en fous »
Ça a aussi été l’attitude d’Uber au Maroc.
J’avais été, je crois, à l’époque, la seule à exposer l’illégalité totale de l’activité d’Uber au Maroc, un pays qui n’a pas encore connu la libéralisation économique qui a été imposée à la France. Il a fallu que l’état marocain pousse Uber en justice pour que celui-ci abandonne finalement en 2018, faute d’avoir pu faire évoluer la législation marocaine comme il l’entendait.
De son côté, Uber
Tu le sens bien, là, le b***sh*t ?
Et donc, pendant trois ans, tout en reconnaissant qu’il fallait faire aboutir ces « avancées constructives », Uber a exercé au Maroc.
Uber Files et le Maroc
Je ne crois pas que le Maroc soit mentionné dans les Uber Files.
D’abord parce que Uber a échoué au Maroc, tout simplement.
Mais aussi parce que certaines tactiques sont proprement impensables au Maroc. Quand je lis
au Maroc, le résultat aurait plutôt été l’inverse. D’ailleurs il y a eu de la violence contre les chauffeurs Uber, il y a encore des tensions avec les chauffeurs Careem, mais franchement, tout le monde s’en fout.
L’impact d’Uber sur les taxis marocains
La situation des taxis au Maroc est compliquée, entre de pauvres gens qui travaillent dur pour pas grand-chose (les chauffeurs) et les détenteurs de licence, qui exploitent aujourd’hui un privilège, la « grima ».
Paradoxalement, l’affaire Uber a, je pense, renforcé le système en bloquant tout le pouvoir contre l’idée d’une modification du cadre légal. Et c’est dommage…
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