C’est peut-être la phrase que je prononce le plus souvent ces jours-ci : quand tout sera terminé, quand nous pourrons revenir à la normale, quand toute cette folie se calmera…
Pour dire la vérité, je n’ai aucune idée de quand ce sera le cas. Je suis habituellement une sorte de maniaque du contrôle, ce qui est difficile au Maroc. On ne se débarrasse pas facilement d’habitudes profondément ancrées par vingt ans de travail avec des Allemands…
Ces derniers mois, j’ai appris à laisser tomber, et à accepter qu’aucun plan réel ne pouvait être fait, qu’aucune décision ne pouvait être prise sur la base de prédictions précises. Tanger est confiné, Tanger est à nouveau ouvert, les vols sont annulés, de nouveaux vols sont programmés et à nouveau annulés…
J’ai appris à dire « Inch Allah » et à le penser profondément, alors que la plupart des Marocains qui m’entourent l’oublient et ne supportent plus d’être prisonniers dans leur propre pays ou bloqués dans un pays étranger.
Il est difficile de conseiller mes clients.
Lorsqu’ils ne sont pas résidents, doivent-ils quitter le Maroc et essayer de revenir, personne ne sait vraiment quand ? Doivent-ils demander un visa d’extension ? Ou pour la carte de résidence qui devient aussi convoitée qu’une carte verte ?
Leur entreprise sera-t-elle encore viable à l’avenir ? On peut prévoir une crise longue et difficile, mais tu as des entreprises qui réussissent même dans de telles conditions.
Il faut être très prudent et dépenser le moins possible. Ce qui est toujours le cas, d’ailleurs.
Les conditions commerciales changent très rapidement ; le gouvernement marocain a décidé une forte augmentation des tarifs douaniers sur certains produits. C’est une mesure d’urgence, mais cela ne signifie pas que l’industrie marocaine pourra s’adapter rapidement et remplacer ces produits importés. Parfois le savoir-faire n’est pas là, parfois l’argent.
Le tourisme, qui était une activité clé, est à l’agonie. Driss Benhima, ancien PDG de Royal Air Maroc, a déclaré qu’il était certain que le tourisme repartirait, dans un ou deux ans. Au moins un autre.
Quand tout cela sera terminé, quand nous profiterons à nouveau des plages et des terrasses de bar sans porter de masque, quand nous pourrons planifier un week-end à Marrakech sans demander d’autorisation, quand le Maroc accueillera à nouveau des millions de touristes, est-ce que ce ne sera qu’un cauchemar, ou est-ce que cela nous aura appris quelque chose ?
Ne rien prendre pour acquis
Sois adaptable, possède des économies de sécurité et a toujours un plan B.
La première fois que j’ai entendu cette phrase, c’était en Afrique, à Livingstone, près des chutes Victoria. Quelqu’un m’a expliqué qu’il avait choisi de vivre là-bas
parce que tu as quatre pays avec des frontières communes, tu peux toujours aller ailleurs s’il y a un problème. Il faut toujours avoir un plan B en Afrique.
Le monde entier est comme l’Afrique. Le Maroc, en Afrique, gère la pandémie mieux que de nombreux « pays plus développés » de l’ancien monde. Le pays va-t-il aussi mieux gérer son économie et être capable de subvenir aux besoins de tous les chômeurs ?
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