Derrière un titre en clin d’oeil humoristique, une réalité : on parle beaucoup d’expatriation et que quitter la France depuis quelques jours.
Entre appels du pied du Royaume et désillusions sur la France, le retour des MRE a commencé depuis longtemps.
Et ces derniers jours, on a vu des Français envisager de quitter la France si LFI ou, plus largement la gauche passait.
Quelles que soient les raisons de chacun, voici quelques éléments de réflexion dont certains peuvent vous surprendre, en négatif comme en positif. Depuis vingt ans, je suis une heureuse immigrée au Maroc. Je trouve que les points forts l’emportent largement sur les points faibles, mais je répète aussi à tour de bras, de réseaux sociaux, etc. qu’une expatriation/émigration réussie, c’est d’abord une préparation soigneuse, qui évite les mauvaises surprises :
Le Maroc n'est pas un paradis fiscal, bien au contraire. Les tranches d'impôts sont adaptées au revenu moyen marocain, donc beaucoup plus basses qu'en France. La tranche maximum est atteinte beaucoup plus rapidement. Et il n'y a quasiment pas de niche fiscale.
Si les conventions fiscales évitent la double imposition, cela veut simplement dire qu'un impôt payé en France sera déduit de l'impôt à payer au Maroc ou, pire encore, remboursé sur justificatif de résidence fiscale à l'étranger. Seuls les revenus issus du foncier sont taxables, quoi qu'il arrive, dans le pays où ils sont générés.
Tout ce qui est importé est cher, les grandes villes et les endroits touristiques sont chers, l'alcool, l'énergie sont chers (et cette dernière va augmenter), l'éducation privée est très chère, la santé aussi. Bref, dès qu'on ne vit pas "à la marocaine lower-middle-class", la vie n'est pas si bon marché. Mais malgré tout beaucoup moins chère qu'en France. Il faut compter au moins 1.000 euros de revenus net par adulte et par mois pour vivre correctement, sans grand luxe.
A partir du moment où vos enfants ne parlent pas arabe, il est impossible de les scolariser dans le service public. Les prix des écoles bilingues ou francophones sont élevés, peuvent aller jusqu'à 8.000 euros / an et par enfant dans les écoles les plus chères.
Pour la santé, si vous n'êtes pas couvert par un employeur, une mutuelle complémentaire privée, CFE ou locale est absolument indispensable.
En dehors de quelques enclaves, le Maroc reste un pays traditionnel aux valeurs de pudeur. Mais c'est surtout de soleil dont il s'agit ici : le Maroc n'est pas dans une bulle isolée du réchauffement climatique, Agadir a toujours ses 300 jours de soleil par an mais ils sont beaucoup plus chauds, les températures atteignent maintenant régulièrement les 50° à Marrakech l'été et, surtout, le Maroc manque d'eau.
Être Marocain ne suffit pas pour (re)venir au Maroc et s'installer facilement. Pour ceux qui sont partis pour leurs études et n'ont jamais travaillé au Maroc ou, plus encore, pour ceux qui sont nés à l'étranger, le choc culturel peut être difficile, d'autant plus qu'on attends d'eux qu'ils soient "Marocains" alors qu'on passe beaucoup plus de choses aux étrangers.
Surtout depuis le Covid, l'administration marocaine s'est numérisée à grands pas. Beaucoup de choses se font (facilement) en ligne, les procédures sont plus simples et plus rapides, la réglementation plus légère.
Le Code des Impôts tient en quelques centaines de pages, à comparer à la "brique" du Lefebvre fiscal ! L'état marocain a, de plus, entamé une simplification qu'on va pouvoir résumer en "taxer plus de monde mais moins fort". Bref, par rapport aux horreurs que je vois tous les jours sur les réseaux sociaux, ma vie d'entrepreneur au Maroc est un champ de roses.
Ai-je besoin de dire pourquoi c'est mieux qu'en France ?
En clair, il est tout aussi facile d'y vivre en tant que musulman pratiquant qu'en tant que "mécréant" qui mange du porc et boit de l'alcool et vient pour fuir la gauche woke-islamo-gauchiste (mode humour on)
Cela fait vingt ans que cela me frappe de voir à quel point les Marocains sont optimistes et actifs. Certes, ils râlent au moins autant que les Français, mais il n'y a pas ici ce découragement morne qui annonce la fin du monde que je ressens souvent en France.
Si les Marocains se plaignent à tout bout de champ du manque de civilité, en réalité la vie quotidienne est beaucoup moins agressive et la rue est, je crois, nettement moins dangereuse qu'en France.
Par rapport à des destinations nettement plus lointaines comme l'Asie, on est à deux-trois heures d'avion de la France, on peut même y retourner en voiture+ferry.
Il est évidemment préférable de parler au moins un peu de darija, mais on peut faire toutes les procédures administratives qui nous concernent en Français, échanger notre permis de conduire au lieu de le repasser, parler à un service client francophone dans toutes les grandes entreprises (et la plupart des petites).
Même s'il devient plus chaud, le soleil c'est important. Il y a au Maroc une réelle douceur de bien vivre, quand on a (un peu) d'argent, une cordialité des gens, la possibilité de se poser sur la plage ou au bord de la piscine pour faire un break d'une heure ou deux, d'aller en quelques heures dans des endroits magnifiques...
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