La variole du singe est donc une maladie très contagieuse, qui se transmet par contact avec une peau écorchée ou blessée, ou par des postillons. Et donc lors de relations sexuelles, situation de contact par excellence, mais pas seulement.
Il y a des cas de la variole du singe au Maroc
Le 3 juin, le premier cas de variole du singe a été confirmé au Maroc, avec un patient arrivé de Grande-Bretagne, qui a été mis à l’isolement pour trois semaines. Cela a conduit certains, comme le Canada, à inscrire le Maroc dans une liste de « pays à risques accrus« .
Néanmoins, le Maroc communique très peu sur cette maladie, alors qu’on continue à avoir les statistiques quotidiennes du Covid.
Et il y a beaucoup de différences entre le Covid et la variole du singe, même si celle-ci retient l’attention des médias.
Un virus connu depuis longtemps, une maladie pas trop grave
La variole du singe (qui est en réalité transmise par des rongeurs) est identifiée depuis les années 70. Elle est présente en permanence dans plusieurs pays d’Afrique, ce qui veut dire qu’on a eu largement le temps d’étudier le virus.
Est-ce réellement une épidémie mondiale ?
Le virus actuel est une mutation identifiée en 2017, qui permettrait au virus d’avoir un hôte humain pour devenir plus contagieux (un hôte est un porteur sain, qui propage le virus au lieu de tomber malade et donc de se débarrasser du virus en guérissant).
Aujourd’hui, il y a peu de cas confirmés. Un seul au Maroc.
L’OMS, qui a mis en place un suivi mondial fait état, dans son rapport de seulement 16.000 cas confirmé sur 75 pays, avec 5 morts.

Néanmoins, on peut retenir de ce rapport que :
- le nombre de cas augmente beaucoup
- la part des cas en Afrique est très faible, alors que c’est la région d’origine, il peut donc y avoir beaucoup de cas non déclarés
En général, la maladie est désagréable, mais pas grave.
Elle peut entrainer des complications pour des personnes à risques, dont faisaient partie tous les décès enregistrés :
- femmes enceintes
- jeunes enfants
- personnes immunodéficientes donc pas capables de se défendre (rappel : on peut être dans ce cas parce qu’on subit une chimiothérapie, pas seulement parce qu’on est HIV-positif).
Mais pour la majorité des patients, les fièvres et les démangeaisons disparaissent en trois semaines, l’éruption se résorbe et la personne n’est plus contagieuse quand les croutes ont disparu.
Les symptômes de la variole du singe
Cette maladie peut se confondre avec d’autres, les « pox », d’abord, comme la varicelle, mais aussi, en cas de faible éruption, l’herpès, la rougeole ou une infection transmise par les poux ou les tiques. Il est donc important de connaître les symptômes pour se faire tester à temps et surtout éviter de contaminer d’autres personnes.
- Fièvres et maux de têtes, avec une fièvre supérieure à 38°C. Et bien sûr, avec la fièvre viennent les douleurs musculaires et la fatigue.
- Éruptions cutanées : il y a en fait une seule éruption, au début de la maladie (période où on est contagieux). Selon la façon dont on a été contaminé, elle peut apparaître partout sur le corps, en particulier sur le visage, la bouche les mains, les pieds ou les organes génitaux. Ce qui la différencie d’autres maladies, c’est qu’il y a une seule éruption.
- Démangeaisons et rougeurs : même sans gros boutons, on peut avoir des irritations de peau.
- Des ganglions volumineux (sous la mâchoire, sur le cou, ou au pli de l’aine…)
Le traitement ? Il n’y en a pas
Pour l’instant, il n’y a pas de traitement identifié. Les antivirus sont testés sur les patients pour identifier ceux qui pourraient fonctionner, mais il n’y en a pas qui fonctionne.
On les utilise cependant pour traiter les lésions cutanées.
Les seuls médicaments utilisés permettent de lutter contre les symptômes : faire baisser la fièvre, diminuer les démangeaisons et la douleur.
Et si cela devient une véritable épidémie, on pourrait réactiver le vaccin contre la variole, maladie éradiquée grâce à ce dernier, développé depuis des années, dont les effets secondaires sont connus et qui n’est pas soupçonné d’introduire une puce 5G dans notre corps !
Les mesures d’hygiène de base pour éviter la contamination
Le mode de vie marocain traditionnel est propice à la contamination, si Monkeypox s’installe au Maroc, il se répandra rapidement. L’isolement recommandé de trois semaines pour un malade est juste impossible. Il faut donc faire attention à son hygiène, mais les différents conseils ci-dessous devraient toujours être appliqués :
- Évitez donc de partager la serviette pour se laver les mains dans les repas en famille ou dans un restaurant, ou le verre commun dans certains endroits.
- Lavez-vous bien les mains avant et après les repas.
- Protégez toute petite blessure avec un pansement, surtout si elle est sur les mains.
- Évitez aussi de vous gratter en cas de piqure de moustique (ça tombe bien, avec la météo actuelle il y en a moins que d’habitude).
- Sans être blessant, évitez de toucher / embrasser une personne qui a des boutons.
- Refusez de coucher dans des draps qui ne viennent pas d’être lavés.
- Utilisez un préservatif.
Bref, rien de révolutionnaire.
L’avenir dira si la variole du singe devient réellement un problème sanitaire, ou si nous (l’OMS, les medias) avons surréagi à cause de notre expérience avec le coronavirus.
J’ai attrapé des trucs bien plus graves au Maroc, notamment une leishmaniose. Une vraie saleté, qui a été traitée très à retardement, parce que c’est une maladie tropicale et que j’habitais dans une petite ville où on ne connaissait pas ça. J’ai eu la chance d’avoir une éruption uniquement sur les jambes, mais j’en ai encore des cicatrices quinze ans après.
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