Le nom de « bijoux d’orient » fait référence à un très vaste espace géographique, où les traditions en matière de bijoux et d’ornement sont aussi diverses que les cultures. Le choix entre l’or et l’argent se fait en fonction des traditions et des cultures, mais aussi des métaux disponibles localement, et de la richesse des propriétaires.

Les bijoux pour femmes et les bijoux pour hommes ne seront pas toujours dans le même métal. Dans la zone Maghrébine et Moyen-Orientale coexistent des juifs, des musulmans, des catholiques et des orthodoxes (grosso-modo). Pour les musulmans, un homme ne doit pas porter d’or, alors que ce n’est pas un problème pour les autres religions. Même si toutes recommandent de s’habiller avec modestie et de ne pas « trop en afficher », précepte qui a souvent été oublié !
Donc, si on se concentre sur les bijoux de femmes, l’or et l’argent sont utilisés. Dans une moindre mesure, le vermeil, qui est de l’argent recouvert d’or, est aussi utilisé. Et on trouve de nombreux bijoux mêlant l’or et l’argent, qu’on appelle « Lune et Soleil » [Shems Oul Kmar] (et devinez : la Lune symbolise l’argent, et l’or le Soleil). De tradition plutôt marocaine, et même du nord du Maroc, ils ont peu à peu essaimé en Afrique du Nord.


La parure de la mariée sera en or, ou bien en aura l’air, si sa famille n’est pas assez fortunée. Au Maroc, une ceinture haute, articulée, un diadème en forme de tiare pour les plus moderne, de coiffe à pendeloque pour les traditionnelles, des fibules, une bague, et les sept bracelets d’or de la dot (les fameux msib3a dont le nom veut dire « la paire de sept »), ou bien, en Algérie, un gros bracelet orné de louis d’or, qu’on appelle le Makyess.
Sur la photo ci-contre, on voit bien le travail de filigrane qui est la base des bracelets. C’est un des motifs traditionnels des bijoux arabes, qu’on retrouve sur les bijoux en or comme les bijoux en argent.
Les bijoux grecs sont les héritiers d’une tradition millénaire, revisitée d’abord pour donner les bijoux byzantins, et ensuite influencée par la culture turc. Les bijoux grecs sont, depuis l’Antiquité, en or, il suffit de se souvenir de Sophie Schliemmann parée des bijoux d’Hélène de Troie. Les photos de l’époque étaient en noir et blanc, mais la parure est toujours visible, maintenant au musée Pouchkine à Moscou.

Elle est composée de deux diadèmes (ici Sophie Schliemann porte le plus gros diadème, qu’on voit aussi sur cette photo prise au Musée Pouchkine), de deux pendants d’oreilles, de deux sortes de fibules, et d’un immense collier.
Les grecs aimaient l’or… les byzantins aussi. Plus on s’éloigne vers l’Est, l’Orient lointain, la Russie (qui s’appelait la Rous autrefois), plus on se charge d’or et on oublie l’argent.
A l’inverse, la Turquie, orientale, mais entre Europe et Asie, aime beaucoup l’argent. Des joaillers modernes produisent de très belles pièces d’inspiration ancienne, dont la beauté vient essentiellement d’arabesques niellées, à l’aspect à la fois raffiné et presque brutal.
Alors bijoux d’or ou bijoux d’argent ? Beaux bijoux avant tout, il vaut mieux une très belle pièce en argent qu’une monture mal faite et grossière en or, un beau bijou en argent qu’un bracelet en laiton qui se prétend en or. Mais pour la mariée marocaine, il vaut mieux de l’or en abondance, quitte à ce que les bijoux soient loués auprès de la Negafa, ou bien qu’il s’agisse d’un placage léger.
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