Ça couvait depuis longtemps, à chaque retour en Allemagne je me sentais de moins en moins chez moi. Mais finalement l’Allemagne n’avait jamais été chez moi. Le Maroc ne l’est pas encore, et malgré tout l’amour que j’ai pour ce pays, je ne sais pas s’il le deviendra un jour, tant de choses y sont “autres”.
Mais la découverte de ce séjour, c’est que Paris ne l’est plus. Je ne sais plus y conduire instinctivement en trouvant le meilleur itinéraire, de plus en plus d’enseignes changent, le paysage des rues me devient de moins en moins familier.
Il faisait beau aujourd’hui, une petite merveille d’été indien. La Rotonde, le Luxembourg, le Pont Neuf, Abbesses. Une journée tranquille, à profiter de rues où j’ai tant traîné, et puis cette perception soudaine et dérangeante que je ne m’y sens pas plus intégrée qu’en Allemagne.
Depuis 20 ans je traîne mes valises, bougeant chaque semaine, changeant d’hôtel en hôtel. J’avais toujours un nid, un chez moi, un endroit où je rentrais. Depuis que j’ai deux maisons, peut être avant, je ne sais trop, ce nid n’existe plus. Je ne “rentre” plus, je vais.
C’est à la fois une libération, un enrichissement et un appauvrissement. Mais en tout cas perturbant…. J’ai toujours rêvé d’ailleurs. Je suis maintenant tout le temps ailleurs…
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