Le calendrier musulman, ou Hijri

Un calendrier lunaire

Le calendrier musulman, ou Hijri, est un calendrier lunaire, à la différence du calendrier arabe pré-musulman, d’origine araméenne, où on intégrait régulièrement un mois supplémentaire pour rester en phase avec l’année solaire.
C’est avec le Coran que le calendrier devient exclusivement lunaire.

[Les croissants de lune] « servent aux gens pour compter le temps, et aussi pour le pèlerinage. » (2- 189)

et les mois commencent avec la vision de la nouvelle lune. Composé de 12 mois de 29 ou 30 jours, il se décale donc chaque année de 10 ou 11 jours par rapport au calendrier occidental (grégorien) et accomplit une révolution complète en 36 ans

N°	Nom du mois		Signification
1	محرّم	Muharram	mois de l’interdit
2	صفر	Safar	mois vide, voyage
3	ربيع الأول	Rabi’ al awwal (Rabi I)	premier mois du printemps
4	ربيع الآخر	Rabi’ al thani (Rabi II)	second mois du printemps
5	جمادى الأول	Jumada al awwal (Jumada I)	premier mois de sécheresse
6	جمادى الآخر	Jumada al thani (Jumada II)	second mois de sécheresse
7	رجب	Rajab	mois révéré, honneur
8	شعبان	Sha’ban	mois de l’éparpillement
9	رمضان	Ramadan	mois de la grande chaleur
10	شوّال	Shawwal	mois de la chasse
11	ذو القعدة	Dhu al-Qi’dah	mois du repos, de la paix
12	ذو الحجة	Dhu al-Hijjah	mois du pélerinage

Quatre de ces mois sont sacrés, Muharram, Radjab, Dhu al-Qi’dah et Dhu al-Hijjah. Mais pas le mois de Ramadan.

On pense que le caractère « sacré » de ces mois est pré-islamique et qu’il a été repris. Muharram est le mois où il était interdit de se battre, tout comme Rajab, Dhu al-Qi’dah et Dhu al-Hijjah. Si on ajoute le mois « vide », où les tribus partaient en caravane, et Ramadan, on voit que le temps où la guerre était possible ne représentait que la moitié de l’année.

Un calendrier qui commence avec l’Hégire

C’est la calife Omar (634-644) qui instaure le calendrier musulman, en prenant comme point de départ l’exil de Mahomet fuyant la Mecque vers Médine, le 16 juillet 622.
C’est l’an 1 de l’Hégire, et le 1° Muharram de l’an I.
Pourquoi choisir cette date ?
La fuite vers Médine est un des tournants de l’histoire de l’Islam, un de ses actes fondateurs.
Il n’était pas souhaitable de choisir la date de la mort de Mahomet, jour triste qui ne peut pas débuter une nouvelle ère, et la date de sa naissance n’était pas connue avec certitude.

Passer du calendrier grégorien au Hijri

Voici la règle pour passer d’une année grégorienne (G) à une année musulmane (H) :
G=H+622-(H/33)
H=G-622+[(G-622)/32] Ainsi, pour convertir l’an 2005 en calendrier solaire : H=2005-622+[(2005-622)/32]=1426ème année depuis l’Hégire.

En pratique, aujourd’hui au Maroc (et partout dans le monde arabe, je pense) les calendriers « musulmans » sont édités avec les deux systèmes :

Calendrier hijri gregorien — Ce calendrier présente les dates dans les deux systèmes

La structuration du temps dans le calendrier musulman

Les musulmans ont adoptés la semaine de 7 jours, en la faisant débuter le dimanche. Seul le vendredi a un nom particulier.
Le jour (et donc le mois, et l’année…) commence le soir, et il est divisé en cinq parties inégales et qui vont varier pendant l’année, puisque dépendant du coucher du soleil (moment où l’on ne peut plus distinguer un fil blanc d’un fil noir).

Al maghrib, le coucher du soleil
Al isha, deuxième heure de la nuit
Al sobh, l’aurore
Ad dhuhr, midi
Al asr, milieu de l’après midi.

Ces cinq parties correspondent aux cinq prières des musulmans. Pour celui qui vit au Maroc, la voix du muezzin devient rapidement aussi familière que le son des cloches.
Le vendredi a été choisi comme jour de prière par le Prophète. Peut être pour se démarquer des juifs et des chrétiens, mais aussi parce que l’Hégire a eu lieu un vendredi, et enfin le vendredi était traditionnellement le jour de l’assemblée.
D’ailleurs le nom de la mosquée en arabe, jûmi, a la même racine que l’assemblée, jûmu’a .
Le commencement du jour et du mois se déterminent par l’observation visuelle, « à moins qu’il soit prouvé par un calcul astronomique que cette observation est impossible« .

Les astronomes musulmans et l’astrolabe

Les musulmans ont été de grands astronomes, ils ont perfectionné l’antique astrolabe des grecs. Cette représentation de la voute céleste permet autant la mesure du temps que la navigation.

C’est grâce à lui que les dates de début et de fin de mois lunaires étaient déterminées, quand il fallait faire appel au calcul astronomique.

L’astrolabe permet aussi de déterminer les horaires de prière dans la journée. De nombreux astrolabes portent ainsi des symboles pour identifier les prières du cours de la journée (al dhuhr et al asr) ainsi que des repères permettant d’identifier la qibla, la direction de la Mecque.

Cet article est paru pour la première fois en mars 2012, sur le site de l’agence de Mezgarne, désormais fermée.

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