Les premières annonces des supermarchés Marjane cessant la vente d’alcool, qui étaient survenues après Ramadan 2012, avaient laissé penser que la marque souhaitait mettre fin à la vente d’alcool dans tous ses magasins.
A l’époque, le groupe avait bien précisé qu’il ne s’agissait pas d’une décision idéologique ou religieuse, comme celle promue en 2010 par le maire de Fès, mais d’une décision pratique, visant à protéger la qualité d’accès au magasin pour ses clients. En effet, les trois premiers Marjane concernés par la mesure se situaient à proximité de zone populaire, et il semble que les clients venant acheter de l’alcool troublaient la tranquillité des familles, avec des bagarres et des incidents réguliers.
Après ces trois premiers magasins, Marjane mettra fin peu à peu à la vente d’alcool dans de nombreux autres, jusqu’à arriver à l’annonce faite aujourd’hui, de la fin totale de la vente d’alcool dans son réseau.
Quoi qu’on ait pu en dire, les motivations paraissent essentiellement économiques.
En effet, Marjane continue à vendre, sans aucun restriction, des produits à base de porc, tout aussi interdits par l’Islam, et qui constitue même, à la différence de l’alcool, une souillure.
Si ce n’est pas une motivation religieuse, qu’est-ce qui pousse Marjane à abandonner la vente d’alcool ?
Tout simplement la balance entre les profits générés par l’alcool, et les inconvénients.
Il faut savoir, qu’en théorie, la vente d’alcool est interdite aux musulmans, au Maroc.
Cette interdiction, qui n’est réellement exercée que lors de la période de Ramadan, fait néanmoins toujours peser une “menace” sur les établissements qui ne la respectent pas, et qui risquent toujours une amende.
Deuxièmement, la licence d’alcool est chère, et elle est de plus en plus difficile à obtenir sous le gouvernement Benkirane.
Enfin, si de nombreux marocains consomment de l’alcool, il existe aussi beaucoup de marocains qui ne souhaitent pas être en contact avec lui, ou en contact avec des personnes qui boivent, même si elles ne sont pas ivres. C’est ce qui fait le succès des restaurants “familiaux” (expression consacrée au Maroc, pour dire “sans alcool”) et il arrive que la population d’un endroit proteste contre l’ouverture d’un magasin vendant de l’alcool.
Marjane avait été un des premiers supermarchés au Maroc à généraliser la vente d’alcool, sans aucun contrôle. L’enseigne avait été suivie par d’autres (Acima, Carrefour – La Belle Vie, etc) mais d’autres, comme Aswak Assalam, n’avaient pas emboîté le pas.
Il semble que la décision prise soit plus liée à des contraintes économiques et à une analyse marketing qu’à tout autre chose.
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