Les affrontements entre tradition et modernité concernent surtout, il faut bien le reconnaître, la place de la femme, son rôle et ses libertés. L'été est souvent l'occasion d'agressions envers des touristes trop légèrement vêtues pour les traditionnalistes
Le Maroc, entre tradition et modernité
Une expression qu’on entend très souvent au Maroc.
A première vue, elle met en évidence l’amour des Marocains pour leur culture et leur patrimoine en même temps que leur volonté d’utiliser toutes les opportunités du monde moderne : tradition avec les mosquées et les kasbahs, modernité avec la tour Mohammed VI à Salé.
En fait, elle décrit aussi une réalité complexe, où des systèmes juridiques traditionnels cohabitent avec des systèmes modernes, comme dans le cas des adouls et des notaires. Et elle s’applique aussi à chaque Marocain, qui pourra oublier chez lui, dans sa vie privée, toute la modernité qu’il applique dans sa vie professionnelle.
La tradition berbère de rémunérer des juges non professionnels par un cadeau, la rechwa et devenue, dans les temps modernes, la corruption endémique contre laquelle le Maroc lutte.
La condamnation de Fouad Mourtada montre une incompréhension grandissante entre les marocains occidentalisés et ceux encore pauvres et ignorants.
Soufisme, nuits de prières et d'exorcisme pour la tradition, présentation du mouvement sur le web pour la modernité, ce sont les Aïssaouas !
La tradition berbère arrive à être encore vivante au Maroc parce qu'elle se modernise. Elle utilise les moyens techniques (en particulier en informatique) pour se diffuser, elle adapte aussi ses motifs et ses modèles à une vision plus moderne.
"Tradition, tradition..." à ce refrain d'opérette yiddish, le Maroc ajoute "Modernité, modernité", et essaye d'avancer avec un pied dans le passé et un pied dans l'avenir