Pour les nombreux d’entre nous, expats au Maroc non musulmans, qui ne faisons pas Ramadan, notre vie quotidienne est pourtant largement influencée par Ramadan.
De nombreux restaurants sont fermés, ouverts seulement à partir du F’tour (où ils réservent les places en priorité aux musulmans), des gens ont fui, des amis sont nettement moins disponibles. Si, comme moi, on est marié à quelqu’un qui fait Ramadan, la modification du rythme de vie est bien plus forte…
D’où la question :
OK, on est Samedi, on avait l’habitude d’aller à la plage / prendre un café / aller au centre commercial / là … il dort / fait la prière / n’est pas à prendre avec des pincettes, on fait quoi ?
Faire la cuisine

Même si on ne modifie pas ses habitudes alimentaires, difficile d’échapper à l’obsession culinaire qui envahit le Maroc pendant Ramadan. Mais cela peut-être l’occasion de cuisiner des petits plats légers que vous irez offrir à vos voisins musulmans. C’est un geste de bon voisinage toujours apprécié, surtout de la maîtresse de maison qui se trouve déchargée, ce jour-là, d’un peu de cuisine. Avec l’arrivée des grandes canicules et du Chergui, c’est d’autant plus appréciable ! Et vous aurez l’impression de faire une bonne oeuvre en luttant contre le gavage calorique en vigueur !
Quelques exemples de recettes non-traditionnelles qui vont conviennent très bien à une table de F’tour :
- avec une mention spéciale pour les recettes de Ramadan de Valérie sur Marciatak.fr et notamment la recette pour cuire les bricks sans les frire ! (On y trouve aussi des recettes traditionnelles légères…) ;
- un grand classique qu’on apprécie toujours, le gaspacho andalou, bien frappé au frigo, j’ai trouvé une recette sympa sur Gourmicom, après avoir craqué (et mon mari aussi) sur sa soupe froide de courgettes à la menthe (que j’ai agrémentée de coriandre) ; sur ce blog, beaucoup de recettes simples et légères qui renouvellent les ingrédients qu’on trouve facilement au Maroc ;
- marocaine, mais peu connue, la salade de fèves fraîches (même si les fèves sont un peu passées de saison, peut se faire aussi avec de la fêve de conserve) ;
- la « pizza pastèque » en version sucrée (mais pas trop) ou salée et encore salée (je ne suis pas trop sucre)
- et bien sûr tout ce qui est terrine, de poisson, de lapin, de dinde de viande…
Nb : en ce qui concerne la gelée, souvent nécessaire pour les terrines, soyez attentifs. La gelée industrielle est faite à partir de déchets animaux et contient du porc. Pour la plupart des marocains, ce n’est pas vraiment un problème, ils l’utilisent au quotidien, le malékisme, l’école d’interprétation marocaine, considère que le porc est suffisamment transformé pour que la gelée soit autorisée. Mais si vous pensez que vos voisins n’apprécieraient pas, il existe aussi des gelées exclusivement à base de viande de boeuf. On les trouve en particulier chez Atacadao, la marque qui a racheté Métro.
Lire
[llm_asa_before format= »alignleft » size= »onefourth »][asa article]2370730145[/asa][llm_asa_after]Je passe chaque jour un bon moment affalée sur mon canapé marocain (ils sont parfaits pour ça), un livre entre les mains.
Ici, on vous a déjà parlé des livres de Tahir Shah (si vous y avez échappé, dépêchez-vous, c’est vraiment bien) et de Fouad Laroui (même chose).
D’ailleurs, il faut que je vous consacre un article entier au dernier livre de Fouad Laroui, « Le Dernier des Sijilmassi« , tellement je l’ai aimé.
En BD, j’ai aussi lu, d’un coup, les deux tomes de l’Arabe du Futur, de Riad Sattouf (en attendant que je vous en parle, voici une critique sur le tome 2 que je partage pleinement). On s’éloigne un peu du Maroc, Riad Sattouf est syrien, mais la culture méditerranéenne est bien là !
Toujours dans le monde arabe, j’ai pris, lors de ma dernière virée chez mon libraire du Boulevard Ghandi, un livre d’Assia Djebar (Vaste est la Prison), plutôt difficile de premier accès, mais une très belle langue une fois qu’on a fait l’effort, et un Yasmina Khadra, Les Anges Meurent de Nos Blessures, que j’ai absolument adoré, comme d’habitude. Fin du chapitre littérature algérienne.
Pour finir sur l’Afrique du Nord, je suis en plein dans l’Impasse des Deux Palais, de Naguib Mahfouz.
Pour repartir sur une ambiance plus froide géographiquement, mais uniquement géographiquement, « Héloïse, Ouille ! » de Jean Teulé m’a à la fois beaucoup divertie et instruite. Rien de très nouveau, finalement, mais il n’est pas facile d’être à la pointe de l’actualité littéraire quand on vit au Maroc.
Se cultiver
Il y a de belles expositions, des musées, c’est aussi le moment d’en profiter, si vous pouvez.
J’ai eu le coup de coeur pour un peintre marocain que je ne connaissais pas du tout, Ahmed Krifla, qui expose jusqu’au 15 juillet à Casablanca, à la Galerie 29, rue Jalal Eddine Essayouti, place des Iris. La présentation de l’exposition dit qu’on l’appelle souvent le Douanier Rousseau marocain, je ne suis pas vraiment d’accord, sa façon de peindre est beaucoup plus réaliste, sa gamme de couleurs beaucoup plus subtile.
Bref, je n’aime pas le Douanier Rousseau et j’adore Ahmed Krifla.

Et pour ma prochaine visite, j’irai à la Villa des Arts, voir l’exposition sur le design Africain.
A Rabat, au musée d’Art Moderne et Contemporain, une exposition « inaugurale » que je n’avais pas eu le temps de voir, qui présente un siècle de créations marocaines, et à côté, dans le même lieu, l’exposition du Musée du Louvre sur le Maroc Médiéval. A La Bibliothèque Nationale, l’Exposition Femmes Berbères du Maroc, initialement faite en France aussi.
A Marrakech, au Musée de la Photographie, qui squatte pour l’instant le Palais Badi, une exposition « Traces du Futur ».
A Agadir, vous pouvez passer à l’Echappée Belle, qui expose de façon permanente les photographies d’Isabelle de Balathier. Attention à ne pas traîner en bikini dans les rues ! [second degré]
Comme chaque année, dans tout le Maroc, les Instituts Français organisent des concerts et des soirées. Vous trouverez le programme de ces manifestations sur le site de chaque institut, en particulier à Agadir , Tanger et Fès (de chaque site on peut accéder à la programmation des autres instituts)
Trainer sur internet
On peut aussi faire comme tous les marocains, une overdose de net.
En dehors de notre page Facebook, voici quelques adresses intéressantes, distrayantes, différentes…
- Casablancal, le blog d’un marocain qui a l’air de bosser dans la pub, qui sait écrire, qui a un regard décapant et drôle…
- Fhamator ne publie plus et c’est bien dommage, mais si vous ne connaissiez pas ce blog, vous pouvez vous plonger dans les archives
- Au début était le blog, le blog donc d’un photographe et professeur de faculté à Safi, très orienté culture et cinéma ; intéressant parce qu’on parle rarement de Safi
- Intelligenti Pauca, pas « drôle », pas souvent mis à jour, mais intelligent, les analyses de Mahdi Zahraoui
- National Ads, dont on vous a déjà parlé et qu’on aime encore toujours autant
- « Comme convenu« , autrefois « The Daily Struggle », la dure vie d’expat… aux Etats-Unis ! (Pour lire dans le bon ordre les 200 et quelques planches déjà parues, ça commence ici)
- Une BD géniale pour toutes les mamans, grands frères, grandes soeurs, etc… !
- Un Webzine Littéraire pour trouver plein d’idées pour lire…
- Et finalement, une nouvelle chaine Youtube, « je vous ai pas raconté », très drôle
Si vous vous intéressez à l’Islam et à son histoire – après tout c’est Ramadan – François Déroche commence une série de cours au Collège de France sur l’histoire du Coran et de sa transcription. Et bonne nouvelle, ils sont disponibles en ligne, gratuitement (ici).
Et sinon, quand même, ne trainez pas trop sur Internet en ce moment, sauf si vous avez envie de vous rendre compte de votre chance d’être au Maroc et pas en France !
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Un commentaire
Bon appétit et Cheya Tayba comme on dit nous en Tunisie, avec les deux langues mais le panneau indicateur est compréhensible.
Les astuces pour faire passer le temps que vous décrivez sont identiques a celles que nous avons en Tunisie, avec un prédilection du côté de la gent masculine pour le net et ….la sieste.