La corruption est un problème récurrent au Maroc. Il est très difficile de lutter contre elle, car elle se trouve partout : les petits bakchich qui permettent d’aller plus vite, le paiement à un tarif négocié d’une amende, tarif négocié qui ira entièrement dans la poche du policier…
Or, cette petite corruption-là arrange beaucoup de monde. Elle est quotidienne, « choisie » on va dire par les deux parties qui s’arrangent sur des montants minimes, de quelques centaines de dirhams, personne n’y voit réellement de mal. Elle peut aussi, même à très petit niveau, être « imposée » : qui ne s’est pas fait arrêter au moins une fois par une policier sur le prétexte d’une fausse infraction ?
Mais cette petite corruption là, c’est surtout la base générale d’une corruption qui devient de plus en plus importante au fur et à mesure qu’on monte dans l’échelle des responsabilités, à la fois dans ses montants et dans ses conséquences. Derrière les accidents importants, les effondrements d’immeubles, les routes enlevées par les inondations, il y a souvent des malfaçons et un non respect des normes, lié à la corruption.
La lutte contre la corruption est un des grands chantiers du règne de Mohamed VI, d’autant plus indispensable qu’elle conditionne la réussite d’autres chantiers : l’éducation, la justice et la santé sont trois secteurs connus pour le niveau élevé de corruption.
Le numéro vert contre la corruption : 08.00.00.47.47
Mis en place par le Ministère de la Justice mis en place au mois de juillet se veut un outil de plus de cette lutte contre la corruption.
Souvent, confrontée à une administration locale corrompue, la personne victime de pressions ne sait pas à qui s’adresser pour se plaindre, quel échelon sauter. Ce numéro vert lui permet de dénoncer sans craintes de représailles des actes de corruption dont il est le témoin ou la victime directe.
Les faits sont ensuite instruits par des magistrats spécialisés, et plutôt rapidement. Depuis la mi-juillet, ce sont en tout quatre fonctionnaires qui ont été pris la main dans le sac suite à des dénonciations, pour des sommes allant jusqu’à 10.000 dirhams.
Ce numéro vert est bien entendu accessible aux citoyens marocains comme aux étrangers, qu’ils soient résidents ou pas.

Les progrès de la lutte anti-corruption
Pour moi qui vit au Maroc depuis maintenant dix ans, les progrès sont tangibles, mêmes s’ils semblent trop lents.
Cela a commencé par quelques petits signes, des policiers qui refusaient, justement, le petit bakchich de 50 ou 100 dirhams quand ils décidaient de fermer les yeux sur une infraction minime, cela a continué avec les effets des colères royales et des inspections surprises, qui envoyaient en prison des administrations entières dans certaines villes.
Aujourd’hui, il est assez rare de ne pas avoir dans son entourage quelqu’un qui n’a pas fait quelques mois de prison pour corruption, soit directement, soit à titre préventif, comme témoin. C’est la preuve à la fois de l’étendue de la corruption, et des progrès en cours.
Rendre la plainte (et pas la délation) facile, sans risque, est une étape essentielle.
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2 commentaires
…je suis résident français à Marrakech depuis quelques mois, après y avoir séjourné plusieurs mois avant et j’étais bien au courant de certaines tentatives de…?…racket, disons-le, de la part de » petits fonctionnaires de police faisant avec zèle leur ingrate tâche de la régularisation du trafic automobile », en d’autres termes les sans grade plantés aux carrefours, intersections et autres ronds-points, cherchant avidemment des yeux l’automobiliste » gawri » ou faute de mieux le marocain non immatriculé dans la province, et délaissant de sa chasse aux infractions rentables tous les cyclomotoristes sans casque, les conducteurs locaux sans ceinture de sécurité, etc…!
Par 3 fois en quelques semaines j’ai été la victime potentielle – plaque française attirant l’oeil ! – et 2 fois je me suis totalement refusé à accepter le compromis car l’infraction initiale n’étais pas justifiée à mon sens, je l’avais âprement discutée et une contravention de substitution, fictive bien entendu, m’avait été proposée…eh dame, il fallait bien que ce brave agent de l’État remplisse son quota !…
La 3ème fois ma fiancée « marrakchia » m’accompagnait et par peur du scandale en public que j’allais inévitablement créé, elle a insisté pour que je discute avec le » boliss zwin « … »bien, discutons alors ! « , et de 1 000 dh – 2 contraventions cumulées de 500 dh chaque, totalement injustifiées je peux le préciser – le petit différent sur l’interprétation du code de la route MAROCAIN…- marocain ?…moi qui pensais que le code était international, hahaha ! – s’est soldé par 100 dh !…
Alors, je dis comme il a été dit et conseillé 1 000 fois : pour quelque raison que ce soit, refusons, refusez le racket, le backchich, le » petit cadeau à la famille » ou » aux oeuvres sociales de telle Administration » !…si vous êtes confronté à un fonctionnaire de police pour une contravention au code de la route marocain, par exemple, ou à un fonctionnaire d’une des Administrations royales si tâtillones, si vous êtes sûr de vous, si vous êtes dans votre bon et plein droit, ne payez RIEN, ou ne payez que le DÛ juste avec TOUJOURS un récépissé dans tous les cas !… » w marhba fel maghrib ! « …
Bonjour
non, le code de la route n’est pas « international » il est « marocain », de même qu’en France il est « français ». Que les codes de la route se ressemblent tous étrangement dans le monde n’empêche pas qu’il s’agisse de lois locales, relevant de la prérogative régalienne de l’état en question. « hahaha » ^^