Trouver un appartement au Maroc, en particulier dans les grandes villes, peut se faire, comme ailleurs, via une agence immobilière ou des sites de petites annonces.
Mais il y a aussi deux autres possibilités, que je n’aurais jamais utilisées en Europe. Elles sont plus traditionnelles et permettent de trouver des biens plus facilement / moins cher qu’en passant par les circuits classiques.
Les gardiens d’immeubles
Les gardiens sont omniprésents dans les villes marocaines. Il y a les gardiens de « places de parking », qui vous aident à vous garer ou à partir, en faisant de grands moulinets de la main pour vous faire tourner le volant, il y a aussi les gardiens d’immeubles, souvent installés sur une chaise, à l’entrée.
Tout ce monde se parle, sait quels sont les appartements vides, connaissent les propriétaires.
Quand un immeuble vous plait, n’hésitez pas à leur demander s’il y a un appartement à louer.

Les samsars
Le samsar, c’est l’intermédiaire, le négociant, l’entremetteur.
Il y a des samsars en tout, en voitures, en boulots… et en immobilier.
C’est l’agence immobilière non officielle. (Quoi que certains d’entre eux sont aussi agents immobiliers).
Certains leurs reprochent beaucoup de choses, embrouilles, malhonnêteté, etc.
En fait, le samsar a les avantages et les inconvénients du non-officiel. Mais il est en cheville avec les gardiens, beaucoup de propriétaires ne souhaitent pas passer par une agence officielle.
Par contre, il a un peu tendance à vous présenter ce qu’il a en portefeuille, pas ce qui correspond à ce que vous cherchez. Un peu de fermeté au début, avec la liste des critères importants qui ne sont pas respectés, le refus de payer « à la visite » suffisent
Pour les gardiens comme pour les samsars, il est utile de parler darija.
Les agences immobilières avec « pignon sur rue »
Elles sont de plus en plus utilisées par les Marocains eux-mêmes, il y a quelques années elles étaient essentiellement destinées aux étrangers.
Avantages : vous aurez en face de vous quelqu’un qui parle français.
Inconvénients : les biens sont souvent plus chers (entre 15% et 20% de différence par rapport aux samsars et gardiens, d’après ce que j’ai pu voir à Casablanca).
Aujourd’hui, il n’y a aucune réglementation régissant les agents immobiliers. Un projet de loi qui traine depuis 2014 devrait encadrer, un jour, cette profession. S’il était finalement mis en œuvre, un agent immobilier devrait :
- être marocain ou une société
- pour les individus, avoir un Bac+2 ou 5 ans d’expérience continue
- avoir un bureau et une adresse officielle (beaucoup de samsars attendent simplement les affaires dans un café)
- les samsars deviendraient des indépendants affiliés à une agence
Tant que cette loi n’est pas passée, en pratique, la seule différence entre une agence et un samsar, c’est que la première est censée avoir une existence officielle et payer ses taxes. Tout le reste est uniquement une affaire de personnes.
Or ce n’est pas avec l’agence ou le samsar que vous allez signer votre contrat, mais avec le propriétaire. L’agence n’a pas plus d’obligation de conseil, de résultat, etc. que le samsar, à moins que vous signiez avec elle un contrat spécifique de prestation de services, un mandat de recherche.
Vous pouvez être plus à l’aise avec une agence, en particulier à cause de la langue. Mais aujourd’hui, l’agence n’apporte aucune garantie légale de sérieux ou d’honnêteté par rapport à un samsar
L’agence Facebook
J’ai quitté l’Europe depuis trop longtemps pour savoir si ce phénomène est spécifique au Maroc. On trouve énormément d’annonces pour des locations, appartements ou villas, dans les différents groupes Facebook, en particulier les groupes d’expats (à tel point que certains d’entre eux ne sont plus qu’une vitrine d’agences), les groupes « localisés » (Vivre à Essaouira, Casablanca, etc) et même des groupes comme « J’ai testé je vous recommande ».
Les prix sont souvent élevés par rapport à marché, car fortement négociés ensuite. En général, ils sont un peu « surévalués » (la notion de « grand standing » par exemple, est appliquée à des appartements parfaitement normaux).

Par contre, c’est une bonne façon d’avoir une première idée du marché. On trouve aussi beaucoup d’appartements meublés mis en location pour quelques mois.
Les sites d’annonces immobilières en ligne
Ils ne sont pas difficiles à trouver, il suffit de saisir votre requête dans Google pour les voir apparaître.
Les plus connus sont :
Combien ça coûte ? La rémunération des agences ou des samsars
Il est habituel de payer un mois de loyer, qui peuvent se partager entre le propriétaire et le locataire, ou être uniquement à la charge du locataire. La somme est négociable.
Attention : certains samsars essayent de se faire payer à la visite. Ce n’est pas la pratique habituelle. C’est comme si vous rémunériez un vendeur sur le nombre de produits qu’il vous propose, au lieu d’acheter ce qui vous plait.
C’est sans doute dans ce domaine que les samsars ont la plus mauvaise réputation. Votre samsar peut fonctionner en réseau d’intermédiaires, qui voudront chacun avoir leur part du gâteau, prétendre qu’ils n’ont rien touché alors que le propriétaire les a payés, etc. Soyez hyper transparent avec le propriétaire.
La conclusion : le contrat de bail ou la vente
Chacun de ses deux éléments mérite un article à lui tout seul, le contrat de bail sera le prochain.
Sachez juste que :
- le contrat de bail est obligatoire, pour les étrangers il doit être légalisé à la commune
- toujours pour les étrangers, vous avez besoin d’un contrat de bail à votre nom pour votre carte de séjour
- si un propriétaire refuse de vous faire un contrat en bonne et due forme (donc légalisé), c’est parce qu’il ne veut pas payer d’impôts sur les loyers ; c’est une situation à éviter à tout prix.
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