Ce texte a été publié en 2005, sur le site de l’Oasis de Mezgarne, aujourd’hui disparu. Il a été mis à jour, avec plus de détails sur le passage en douane et l’achat – revente du dirham.
Attention : il ne concerne que les non-résidents au Maroc !
Un dirham non convertible
Où acheter des dirhams ?
Le dirham n’est pas convertible : vous ne pouvez absolument pas le changer ou l’acheter à l’extérieur du Maroc. A l’intérieur, vous pouvez acheter autant de dirhams que vous voulez. En tant que non-résident, pour vendre vos dirhams, notamment quand vous quittez le Maroc, il vous faut prouver qu’ils ont été achetés avec des devises étrangères ou qu’ils ont été soumis à l’impôt (ce qui ne vous concerne pas). Il vous faut donc garder tous les tickets de vos achats, que ce soit dans des comptoirs de change, ou des retraits dans des automates bancaires.
Importer des devises au Maroc
En pratique, vous êtes obligé de déclarer à la douane, à votre arrivée, les espèces en devises étrangères dont la contre-valeur dépasse 100.000 dirhams (+/- 10.000 €), si vous voulez les ré-exporter. (Le texte officiel précise « en billets de banque », mais je n’imagine pas 100.000 dirhams en pièces de monnaie). Et ça tombe bien, car c’est aussi le montant à partir duquel vous devez déclarer vos espèces quand vous quittez l’espace Schengen. Pour la Suisse, la limite est fixée à 10.000 Francs suisses.
Revendre ses dirhams en quittant le Maroc
Vous pouvez changer des dirhams en devise à l’aéroport sans justificatifs pour les petits montants, ce qui peut être raisonnablement considéré comme un reste sur vos dépenses de vacances. Il n’y a pas de montant officiel, mais au-delà de 5.000 dirhams, je pense que le douanier se montrera un peu sourcilleux. En dehors de l’aéroport (ou de la gare de ferry) le justificatif est demandé quel que soit le montant de la transaction.
La vente de vos dirhams se fait sur présentation de votre passeport, et son numéro est enregistré dans le système.
Si vous venez souvent au Maroc, vous avez le droit de sortir du pays un maximum de 2.000 dirhams en espèces – et donc de revenir avec. On vous posera la question à la douane.
Dix dirhams font un euro, plus ou moins.
C’est le taux de change facile qui est utilisé pour les conversions « à la volée », quand vous achetez, ou celui qui vous est souvent imposé par les hôtels ou les commerçants, quand vous voulez payez directement en euro.
En réalité, le taux de change, régulièrement mis à jour par la Banque Centrale, et appliqué partout, est plutôt de l’ordre de 10,5 à 10,9 dirhams pour un euro. En payant directement en devises, vous laissez donc une grasse commission. Il existe certains commerçants qui font le change au taux officiel, mais il est plus commode de le faire vous même.
Ce taux de change a quand même un peu évolué depuis 2005, avec un euro qui a fluctué entre quasiment 11 dirhams et, « aujourd’hui » (décembre 2021) 10,4 dirhams sur les marchés centraux. Bien sûr vous n’obtiendrez pas un taux aussi bon en banque. A la même date, la CFG facturait un euro à 10,46 dirhams pour une opération en ligne, et rajoute une commission de 1‰ pour les espèces.
Le taux de 1 euro = 10 dirhams reste facile, un bon moyen d’évaluer vos achats.
Obtenir des dirhams
Vous pouvez facilement changer de l’argent à l’arrivée à l’aéroport. Plus tard durant votre séjour, vous avez le choix entre :
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Le retrait direct dans le distributeur
- Dans la plupart des grandes et des moyennes villes, on trouve au moins un distributeur bancaire. L’ensemble des cartes internationales est accepté (Visa, Mastercard, Electro). Le retrait unitaire est limité à 4.000 dirhams en semaine, 2.000 dirhams le week-end (mais dans ce cas il est possible de faire deux retraits de suite). Les commissions dépendent de chaque banque, mais sont généralement assez faibles.
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L’automate de change
- Il vous permettra de changer les billets en dehors des heures d’ouverture du bureau de change. D’expérience, ils sont assez capricieux quant à la qualité des billets acceptés ou pas. Une solution plutôt de dépannage.
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Le bureau de change
- C’est un comptoir séparé de la banque, avec un accès direct, et des horaires d’ouverture un peu plus restreint.
Une solution de dépannage Western Union. En cas de vol, pas la peine de vous retournez vers le consulat. Mais vous pouvez vous faire envoyer de l’argent quasiment immédiatement par Western Union (en France, en coopération avec la Poste). Les commissions sur les transferts internationaux sont exorbitantes, à réserver aux cas d’urgence !
Le juste prix des choses
Il ne faut pas, sous prétexte de pitié ou de différence de niveau de vie, payer trop cher le prix des choses quotidiennes. Le risque est d’arriver à une situation comme celle de Marrakech, où les habitants marocains se plaignent du coût de la vie, fortement augmenté par les touristes.
Quand vous donnez un pourboire, quand vous payez un cireur de chaussure, un porteur, n’oubliez pas que l’argent a une valeur différente. Un ouvrier gagne environ 50 à 80 dirham par jour.
Donc donner 1 ou 2 dirhams, ce n’est pas ridicule. Trop donner pousse par exemple les enfants à mendier auprès des touristes, en demandant « 1 euro, donnes-moi 1 euro ».
Quelques exemples de prix :
- le gardien qui surveille votre voiture : 2 dirham, 5 dans les endroits très fréquentés
- une bouteille d’eau : 5-7 dirhams
- un pourboire dans un petit restaurant marocain : 2-5 dirhams
- un cireur de chaussures : 2-3 dirhams (maintenant 7 à 10)
- un trajet en taxi en ville : 10-30 dirhams
- un ticket de bus ou de tram : 5-7 dirhams
- un café (espresso, ness-ness ou autre) à une terrasse “normale” : 10-15 dirhams
- un kilo de viande : 60 à 80 dirhams
(Vous pouvez avoir plus d’infos sur le coût de la vie au Maroc ici).
La disponibilité des automates bancaires
C’est un des points où le Maroc a énormément évolué depuis 2005 !
La banque postale marocaine, Al Barid Bank a en effet ouvert de très nombreux guichets dans tout le pays, le gouvernement pousse à la bancarisation, en particulier en essayant de distribuer les aides sur un compte bancaire. L’ouverture du statut d’auto-entrepreneur a joué aussi, puisqu’il faut absolument un compte bancaire.
Le résultat : on a beaucoup plus de distributeurs bancaires dans les petites villes et les gros villages, beaucoup moins de risques de rester en panne d’espèces.
L’utilisation de la carte bancaire
Elle était encore balbutiante quand j’ai écrit cet article. Quinze ans et une crise du coronavirus après, elle est beaucoup plus généralisée.
Vous pouvez théoriquement l’utiliser pour payer dans toutes les stations d’essence, dans les hôtels, les restaurants « chics » ou « orientés touristes », les musées, etc. Prenez quand même la précaution de demander si « elle marche », le sticker cb peut avoir été posé il y a longtemps.
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